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Le plurilinguisme, le pluriculturalisme et l’anglais dans la mondialisation : dispositifs, pratiques et problématiques de l’internationalisation dans l’enseignement supérieur européen

Résumé de l'annonce (2 lignes maximum): 
Appel à communication pour le Colloque international "Le plurilinguisme, le pluriculturalisme et l’anglais dans la mondialisation: dispositifs, pratiques et problématiques de l’internationalisation dans l’enseignement supérieur européen" organisé par le LICIA (Langages, Interactions Culturelles, Identités et Apprentissages) équipe de recherche de l’Université Catholique de l’Ouest et par le CoDiRe ­ EA-4643 ­ Université de Nantes.

Malgré les initiatives des Institutions Européennes invitant les États
à reconnaitre et institutionnaliser la diversité linguistique de leur
territoire de même qu’à envisager l’enseignement des langues dans la
perspective de sensibiliser et de former à une éducation langagière
générale plus ouverte à la pluralité, on constate aujourd’hui, dans les
pays non-anglophones, un renforcement constant de la position
hégémonique consolidée de l’anglais (Calvet, 2014, Truchot, 2010a) comme
langue étrangère mais aussi comme langue d’enseignement.

La mondialisation actuelle requiert des individus, aujourd’hui
majoritairement plurilingues, de faire preuve de capacités adaptatives
face à la diffusion croissante des savoirs (formation, recherches et
publication). Au sein de ce foisonnement, et dans un souci de
reconnaissance au plan international, on remarque que les dispositifs de
formation dispensés en anglais se multiplient de façon exponentielle
dans de très nombreux établissements supérieurs en Europe 
(Derivry-Plard et al, 2013). Cette tendance forte est le plus souvent
justifiée en termes d’attractivité d’étudiants et de chercheurs
internationaux ou en termes de politique d’excellence d’inspiration
néo-libérale (Gaspard, 2013) et ces critères sont, dans la très grande
majorité des cas, favorablement appréciés dans les dispositifs
d’évaluation de la qualité (Charlier, Croché, Leclercq, 2012).

Cependant aucun suivi scientifique n’a pu, à ce jour, véritablement
mesurer les effets de ces pratiques qui contrastent avec les mobilités
de type Erasmus pensées à leur origine comme des dispositifs s’appuyant
sur l’apprentissage de la langue du pays d’accueil. Dans ce contexte,
divers questionnements surgissent :
Dans ce contexte, divers questionnements surgissent :

  • L’internationalisation mène-t-elle à une éducation mono-, bi- ou plurilingue ?
  • Comment repenser la didactique de l’anglais dans ce contexte?
  • Comment repenser les disciplines des langues et cultures étrangères (Warner, 2014) face à l’anglicisation?
  • Qu’en est-il de la transmission disciplinaire des contenus (Causa et al, 2012) ?
  • Quel impact économique global ces mutations ont-elles quant aux politiques linguistiques (Gazzola et Grin, 2013) ?
  • Quelle “rentabilité” économique et scientifique aurait ou non le
    mono-bilinguisme (anglais + langue “locale”) par rapport à une
    diversification du plurilinguisme ?
  • Dans quelle mesure, les choix opérés en matière de politique
    linguistique et  d’enseignement des langues  favorisent-ils ou non la
    démocratisation de la “société de la connaissance” ?

Lors de ce colloque, nous souhaiterions pouvoir examiner les effets de
l’infléchissement vers le « tout-anglais » qu’est en train de prendre
cette nouvelle “internationalisation” des universités européennes dans
ses aspects linguistiques, didactiques, juridiques, politiques,
économiques (Usinier, 2010, 2013; Frath, 2014). L’internationalisation
tout en englobant l’anglais ne doit-elle pas rester plurilingue ?
L’enjeu est d’inviter au dialogue et à la confrontation les didacticiens
de l’anglais et des autres langues, les enseignants de langues et les
enseignants disciplinaires, des acteurs concernés dans divers pays
européens, en France où le corps social réagit assez fortement, quoique
de façon contradictoire, et dans d’autres pays de « grandes et petites
langues » (Alao et al., 2008) qui ont été précurseurs ou suivistes dans
le mouvement vers l’anglicisation.
 

Nous souhaitons questionner la centralité de l’anglais pour mieux
comprendre comment penser l’enseignement des langues en lien avec la
position hypercentrale de l’anglais. Comment, par l’analyse et la
confrontation, anticiper les effets au lieu de les subir, comment
innover par la recherche-action au lieu d’appliquer dans la contrainte ?
 

L’analyse aura pour point de départ les quatre contextes linguistiques
des promoteurs francophones de ce colloque, Allemagne, Danemark,
France, Italie, deux pays de « grande langue » et deux pays de « petite
langue », afin de vérifier si l’approche comparée peut se révéler
pertinente pour d’autres contextes. De ce colloque pourrait émerger un
travail européen de recherche permettant de prolonger les temps
d’apports d’expériences et de réflexions en contexte par un projet
conjoint portant sur un thème transversal prépondérant pour l’avenir
plurilingue de nos systèmes de formation universitaires.

 

L’exploration de divers dispositifs devrait permettre de repérer la constitution et la prégnance
d’idéologies sociolinguistiques entre nécessité de l’anglais, langue
incontournable, et désir de valorisation du plurilinguisme, quelquefois
idéalisé, en analysant la façon dont ces dispositifs s’actualisent dans
différents contextes linguistiques nationaux. À un moment où la demande
sociale, certaines politiques linguistiques -implicites ou explicites-
de même qu’une forme de « laisser-faire » sont sans doute trop fortes
pour qu’il soit aujourd’hui possible de juguler la pression de
l’anglais, comment appréhender l’anglais lui-même, comme accélérateur
et/ou frein du plurilinguisme pour reprendre les termes de Gilles Forlot
(Le Lièvre, Forlot, 2014) ? Peut-on espérer des langues nationales,
langues de scolarisation, mais aussi de l’anglais, langue
hyper-centrale, de pouvoir jouer des rôles de pivot et de passerellevers
le plurilinguisme? À quelles conditions ? Quelle diversification
peut-on envisager à un moment où l’anglicisation se heurte aux limites
mêmes de l’uniformisation de l’offre qu’elle entraîne alors qu’elle se
voulait plus concurrentielle sur le marché (Gaspard, 2013)?

 

Équipe à l’origine du projet :

Mathilde ANQUETIL, enseignante-chercheure de Langue
Française à l’Université de Macerata (Italie), Département de Sciences
Politiques, Communication et Relations Internationales.
Martine DERIVRY, SU-Université Pierre et Marie Curie, Paris 6.
Christiane FÄCKE, Titulaire de la Chaire de la
Didactique des langues et littératures romanes à l’Université
d’Augsbourg, Faculté philologique et historique, Didactique des langues
et littératures romanes.
Françoise LE LIEVRE, Maitre de Conférences à la
Faculté des Humanités, Université catholique de l’Ouest, Angers, France.
LICIA (Langages, Interactions Culturelles, Identités et Apprentissages)
équipe de recherche de l’Université catholique de l’Ouest et par le
CoDiRe ­ EA-4643 ­ Université de Nantes.
Lisbeth VERSTRAETE-HANSEN, Maitre de Conférences en "
études françaises et francophones " à l’Université de Copenhague,
Département des Études Germaniques, Anglaises et Romanes.
 

Lieu : Université catholique de l’Ouest à Angers – France.

Dates : du 07 au 10 octobre 2015.
Le samedi matin 10 octobre
sera consacré à un séminaire de travail portant sur une mise en commun
des résultats d’études empiriques menés dans différents contextes
européens.

Adresse postale: 
Piazza Verbano, 8 00199 Roma
Suggéré par: 
Mathilde Anquetil
Courriel: 
m.anquetil@gmail.com
Date de début ou date limite de l'événement: 
07/10/2015
Ville de l'événement: 
Université catholique de l’Ouest à Angers, France
Type d'événement: 
Appels à contribution
Catégorie principale: 
Mots-clés: 
plurilinguisme, pluriculturalisme, mondialisation, l’internationalisation, enseignement supérieur
Nom du contact: 
Mathilde Anquetil
Courriel du contact: 
m.anquetil@gmail.com