Présentation
Vieil objet d’étude des historiens – sur quoi a été bâti un modèle de
la longue durée et des échelles temporelles – la Méditerranée est un
territoire particulièrement pertinent pour réinterroger les disciplines
qu’elle a vu naître. À la suite d’Hérodote, les anthropologues, les
géographes et les sociologues n’ont cessé d’analyser les moeurs, les
espaces et les liens sociaux de ce terrain de connaissances, de cette
Terra cognita.
« Penser la Méditerranée », « Méditerranéiser la pensée » comme l’écrit
Edgar Morin, c’est ce à quoi s’attachent les chercheurs de la Maison
Méditerranéenne des Sciences de l’Homme depuis bientôt 20 ans, avec
notamment l’appui du Réseau d’Excellence des centres de recherche en
sciences humaines sur la Méditerranée (RAMSES2).
Qu’apprend-on aujourd’hui à regarder la Méditerranée au prisme des
sciences sociales ? Point de contact et de tension, frontière et
passage, espace de circulation et entité régionale, la Méditerranée se
trouve au centre de nouveaux enjeux. Avec la mondialisation et
l’émergence de nouvelles puissances, on assiste d’une part au
renforcement d’unités régionales et d’autre part à une redéfinition des
rapports Nord/Sud. Dans le même temps, depuis 2011, les bouleversements
politiques majeurs de la rive Sud de la Méditerranée, et leurs
conséquences sociales, économiques et juridiques, posent avec encore
plus d’acuité dans un contexte de crise la question des conditions,
enjeux et modalités de l’analyse des phénomènes sociaux à l’échelle
euro-méditerranéenne.
L’ambition de cet atelier est de proposer un cadre international et
interdisciplinaire d’échanges et d’expériences privilégiant les
croisements analytiques et méthodologiques. Cet appel s’adresse à tous
les doctorants dont les recherches portent sur des enjeux sociétaux
importants, tels les enjeux démographiques, environnementaux, de
renouvellement des populations par les incessants mouvements
migratoires, de nouvelle gouvernance régionale, ou encore de circulation
des savoirs, de formes de solidarités ou de conflits qui y ont cours et
qui infléchissent les ambitions de théorisation des sciences sociales.
Il s’agira de questionner la démarche de recherche à partir d’une
interaction avec d’autres disciplines et traditions d’études, en
particulier celles de l’histoire, de la sociologie, de la géographie, de
l’anthropologie et des sciences juridiques.
Cette semaine de formation intensive sera l’occasion de travailler sur trois axes :
- La comparaison déclinée à différentes échelles temporelles et spatiales (locales, nationales, régionales, internationales).
- La circulation de notions, concepts et catégories d’analyse entre les pays et les disciplines.
- La mise en oeuvre de protocoles d’enquête et d’outils (y compris
numériques, artistiques et audiovisuels) dans la collecte de données
inédites.
Le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée,
partenaire de la formation, alimentera la réflexion de ces trois axes en
associant les doctorants à la pratique professionnelle du Musée à
partir de ses collections et fonds documentaires.
Placée sous la direction scientifique du Laboratoire méditerranéen de
sociologie (LAMES UMR 7305, CNRS AMU) et de l’Université de Bari (Centre
interuniversitaire de recherche pour l’analyse du territoire (CRIAT),
cette formation bénéficie aussi du soutien et de la participation des
partenaires suivants :
Laboratoire d’excellence « Les sciences humaines et sociales au coeur
de l’interdisciplinarité pour la Méditerranée », Aix-Marseille
Université / CNRS, Maison méditerranéenne des sciences de l’homme (USR
3125), Laboratoire Temps, Espaces, Langages Europe Méridionale
Méditerranée (TELEMME UMR 7303), Institut d’ethnologie méditerranéenne
et comparative (IDEMEC UMR 7307), Réseau de partenaires RAMSES, Musée
des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MUCEM), Université
de Bari, Université d’Alicante, Ecole française d’Athènes, Université de
Gênes.
Contenu et déroulement
Cet atelier visant à faire progresser les doctorants dans leur parcours
doctoral, chaque doctorant est invité à soumettre une contribution sous
la forme d’un projet de thèse, d’un article, d’un dispositif
méthodologique ou d’une réflexion relative à des enjeux
épistémologiques.
Afin de guider au mieux les doctorants dans leur projet scientifique,
plusieurs activités seront programmées et (co)animées par des
enseignants-chercheurs et des doctorants :
- Des conférences plénières.
- Des présentations et discussions des projets doctoraux. Groupées par
thématiques, les présentations seront supervisées par plusieurs membres
du comité scientifique. Les travaux de chaque doctorant seront diffusés à
tous les membres de leur groupe de présentation : chaque papier sera lu
et évalué par un chercheur ainsi qu’un autre doctorant du groupe.
Chaque doctorant disposera de 15 minutes de présentation et 40 minutes
de suggestions et discussions.
- Un atelier pratique prenant pour cadre d’étude l’exposition permanente du MuCEM « La galerie de la Méditerranée ».
- Des rencontres personnalisées. Les doctorants auront la possibilité
de rencontrer individuellement les membres du comité scientifique afin
de discuter de certains éléments de leur recherche qu’ils souhaiteraient
approfondir.
- Des échanges conviviaux. Des moments spécifiques seront aménagés dans
le programme pour permettre un maximum d’échanges informels avec les
chercheurs.
Pour valoriser et donner une place à chacune de ces activités, la
rencontre durera cinq jours (7 au 11 septembre 2015). Elle aura lieu au
Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée.
Afin de garantir la qualité de l’évaluation et des discussions, cette
rencontre sera limitée à une vingtaine de doctorants ; les frais de
voyage, restauration et hébergement sont pris en charge par les
organisateurs.
L’atelier doctoral est organisé dans le cadre de la pérennisation du
Réseau d’Excellence des centres de recherche en sciences humaines sur la
Méditerranée (RAMSES2) qui rassemble aujourd’hui 20 institutions
euro-méditerranéennes. Cet atelier doctoral s’insère dans le projet d’un
cycle d’ateliers doctoraux itinérants organisé.
Responsables scientifiques de l’atelier
Sylvie Mazzella, Laboratoire méditerranéen de sociologie – LAMES UMR 7305
Biagio Salvemini, Centre interuniversitaire de recherche pour l’analyse du territoire - CRIAT, Université de Bari.
Modalités et inscriptions
Pour participer à cet atelier doctoral, les doctorants devront être
inscrits en thèse depuis au moins six mois. Chacun devra soumettre – pour le 14 février 2015 – un bref dossier de candidature comprenant :
•
La fiche de candidature jointe.
•
Un curriculum vitae (1 page maximum).
•
Une présentation des travaux personnels (1 à 2 pages maximum) : projet
de thèse, article théorique ou empirique, étude de cas, revue de
littérature, approche méthodologique ou posture épistémologique. Les
candidats retenus seront prévenus au plus tard le 10 mars 2015 et seront
ensuite invités à soumettre un texte complet. Celui-ci pourra être
rédigé en français ou en anglais. Il comportera une introduction et une
conclusion et n’excèdera pas 15 pages (hors références). Afin de
regrouper les sessions anglophones, les doctorants préciseront dès
l’inscription s’ils sont disposés à présenter en anglais (dans ce cas,
un texte en anglais est fortement encouragé). Renseignements et candidatures : Chloé Chatelin +33 4 42 52 40 64 - chatelin@mmsh.univ-aix.fr
Comité d’organisation scientifique
Sylvie Mazzella (LAMES CNRS AMU, UMR 7305), Biagio Salvemini (CRIAT,
Université de Bari), Maryline Crivello (TELEMME CNRS AMU UMR 7303),
Dionigi Albera (IDEMEC CNRS AMU UMR 7307), Maria Couroucli (Ecole
française d’Athènes), Juan David Sempere Souvannavong (université
d’Alicante), Nicola Mai (A*Midex, AMU LAMES UMR 7305), Constance De
Gourcy (LAMES CNRS AMU UMR 7305), Pierre Fournier (LAMES CNRS AMU UMR
7305), Sylvia Girel (LAMES CNRS AMU UMR 7305), Sara Casella (LabexMed
LAMES), Pierre Sintès (TELEMME CNRS AMU UMR 7303), Stéphane Mourlane
(TELEMME CNRS AMU UMR 7303), Elisabetta Rosa (LabexMed TELEMME), Katia
Boissevain (IDEMEC CNRS AMU UMR 7307), Cyril Isnart (IDEMEC CNRS AMU UMR
7307), Delphine Perrin (CERIC, CNRS AMU, UMR 7318), Xavier Philippe
(Institut Louis Favoreu AMU), Salvatore Palidda (université de Gênes),
Denis Chevallier (MuCEM), Yolande Padilla (MuCEM).