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Morphosyntaxe

Idéologies métalinguistiques

La discipline linguistique face à son miroir idéologique

Résumé de l'annonce (2 lignes maximum): 
Appel à communication pour la conférence Idéologies Métalinguistiques: La discipline linguistique face à son miroir idéologique (Université de Turin, 30-31 janvier 2025).
Idéologies métalinguistiques La discipline linguistique face à son miroir idéologique Conférence 30-31 janvier 2025 Université de Turin Au cours du XXe siècle, la visée scientifique de la linguistique s'est accompagnée d'une volonté revendiquée de non-interventionnisme sur son objet d'étude, imposant au linguiste une sorte d'hygiène proscrivant toute posture idéologique dans la pratique de sa discipline. Mais est-ce que cette déontologie maintes fois réaffirmée la met pour autant à l'abri de toute posture idéologique dans le choix des observables, des cadres conceptuels et des outils d'analyse? Or, on le sait depuis l’analyse du discours, la frontière entre cadre théorique et cadre idéologique est parfois si mince qu’il est difficile de ne pas lire dans les méthodes et les épistémologies des visions axiologiques du monde. Cette conférence se propose d’explorer les idéologies qui trament la discipline. -- Le demi-siècle d’âge d’or de la discipline linguistique s’est construit sur un paradoxe apparent : alors qu’elle devenait le paradigme dominant influençant une grande partie du paysage des humanités et des sciences sociales, la linguistique reposait tout entière sur l’idée non-interventionniste, le refus de la prescription et le pari de pouvoir distinguer la langue de ses normes extrinsèques. Pour le dire autrement, alors que le structuralisme imposait une empreinte forte sur la pensée du 20° siècle (Dosse 1991), il le faisait en affirmant l’autonomie des structures parfois même vis-à-vis de ceux qui les parlent, et dans une moindre mesure, de ceux qui les décrivent (Sériot 2012). Or, on le sait depuis l’analyse du discours, la frontière entre cadre théorique et cadre idéologique est parfois si mince qu’il est difficile de ne pas lire dans les méthodes et les épistémologies des visions axiologiques du monde. Quelles axiologies supportent alors le refus de la prescription ? Cette conférence se propose d’explorer les idéologies qui trament la discipline. Pour cela, trois axes sont envisagés. Axe 1 Discours linguistique, discours des linguistes, quelle altérité ? Pour se mettre en route, le discours linguistique nécessite une coupure entre ordinaire et scientifique, une suspension du régime du discours. Ce moment de distinction, cependant, peut prendre diverses formes et porter avec lui des projets intellectuels et/ou idéologiques différents. Dans certains espaces du champ des pratiques, l’intuition du linguiste chomskyen fabriquant lui-même ses exemples le rend maître à la fois des observables et du jugement de grammaticalité. Ailleurs, les approches de corpus fournissent des données dont la taille des échantillons est censée préserver l’analyse (et l’analyste) des biais de surreprésentation de certaines formes individuelles, quitte à effacer des phénomènes peu représentés ou n’apparaissant pas du fait des méthodes de collecte. Entre les deux, les approches expérimentales reposent sur une approche des fonctionnements linguistiques comme découplés de la fonction communicative de la langue. En-deçà peut-être de cette distinction, les tests de transformation du distributionnalisme visent à suspendre en quelque sorte cette opposition en lui substituant la grammaticalité. Il demeure que toute approche linguistique se confronte à cette distinction des discours. Le questionnement de cette frontière a été au cœur des travaux consacrés à la folk linguistics / linguistique populaire (Paveau 2008, Preston 2019) tout comme à l’épistémologie de la discipline (voir les travaux de la SHEL). Il s’agit en quelque sorte d’expliciter la mise à distance des locuteurs (ou du linguiste selon le point de vue) et les mécanismes de cette distanciation. La légitimité scientifique de la discipline se tient dans cette distinction, qui peut néanmoins se faire jour à partir de compréhensions diverses du rôle de la linguistique. Lorsqu’elle en vient à questionner la dimension idéologique – ou idéationnelle – du langage, la discipline peut se doter par ailleurs d’appareils conceptuels variés : imaginaires (Houdebine 2015), normes majeures et mineures (Berrendonner et al. 1983), idéologies (Kroskrity 2000), formations (Foucault 1971, Pêcheux 1975), représentations, épidiscours, folk linguistics, indexicalité et sens social (Ochs 1993, Silverstein 2003, Eckert 2019), styles, registres (Agha 2003), etc. sont autant de concepts dont le miroir « méta » sont les approches, les cadres, les méthodes et les épistémologies. Que se passe-t-il si on retourne ce miroir vers la discipline linguistique en tant qu’ensemble de discours ? Y a-t-il un imaginaire de la linguistique ? Peut-on penser la discipline en termes de normes majeures et mineures ? d’idéologies ? etc. Quelle sont les formations discursives contemporaines des sciences du langage ? Les nouvelles pratiques d’écritures scientifiques (écritures alternatives, écritures à plusieurs mains, rupture de la distinction entre auteur et enquêtés, approches documentaires, questionnement de la frontière entre terrain et corpus, etc.), en questionnant les pratiques d’écriture et les pratiques de savoir, forment-elles de nouveaux registres ? Par ailleurs, la discipline se légitime également vis-à-vis d’autres disciplines, dont certaines ont parfois mauvaise presse auprès des linguistes (telles que par exemple la littérature ou les sciences de l’information et de la communication) tandis que d’autres sont réinvesties (sémiotique, anthropologie linguistique). Il s’agit parfois même de sous-disciplines qui se concurrencent, partageant des objets mais opposant les analyses et les méthodes (approches de corpus, expérimentales, formelles ou écologiques) ou s’hybrident (sociolinguistique, analyse du discours, anthropologie linguistique). Que révèlent ces altérités et leur mise en scène, sur le projet intellectuel qu’est la linguistique ? La production du savoir se fonde sur le principe de coopération. Les conceptions du consensus et du dissensus, et les modes de gestion des conflits au sein de l’espace scientifique reposent également sur des points cardinaux idéologiques. Il s’agit d’explorer les rapports entre métadiscours de la science, nécessité de la formalisation et langage ordinaire, notamment lorsque celui-ci constitue à la fois l’observable et l’outil d’analyse. On pourra également s’interroger sur les spécificités d’une épistémologie linguistique. Ces distinctions peuvent parfois prendre la forme plus explicite de pratiques de promotion ou de défense de la discipline, et pour cela visent à défendre le pré-carré du métadiscours comme prérogative universitaire. Ce peut être pour la visibiliser auprès du grand public à travers des événements de vulgarisation (Nuit des chercheurs, etc.), des podcasts (Parler comme jamais), des chaines Youtube (Linguisticae, L comme linguistes), des blogs (Bling), ou encore à travers les différentes actions du collectif des linguistes atterré.es. Que signifie la promotion ou la défense disciplinaire par-delà l’espace académique ? Contrairement à d’autres sciences, telle que la sociologie, qui fondent la légitimité de leur discours dans la reconnaissance partagée d’une méthode, la linguistique a parfois des tentations plus universalistes en prétendant à l’ensemble des discours rationnels sur le langage. Le problème le plus direct de cette tentation est la difficulté à limiter l’empan des discours linguistes et donc à en assumer la responsabilité (Haraway 1998) et la singularité, alors même que les traditions entre arts et sciences du texte (Rastier 2001) rendent la tradition hétérogène. Ici, c’est plus largement les caractéristiques de ce qui fait science qui viennent percuter le savoir sur le langage. Axe 2 Approches historiques des idéologies métalinguistiques D’une manière plus historique, on peut aussi s’interroger sur les effets de cloisonnement, décloisonnement, recloisonnement disciplinaire que ces distinctions produisent. Au-delà de la seule légitimité, quelle vision de la langue, du social, de la science et du savoir supportent ces différentes approches et leurs associations ou leurs conflits ? De quelle manière les oppositions entre sous-domaines, en produisant un « air du temps » au sein duquel se forme notre pensée, configurent plus ou moins durablement nos recherches ? Dans un contexte de profusion conceptuelle, due à la massification de la recherche, les généalogies intellectuelles sont sans cesse remises sur le tapis, revisitées, réélaborées. Proposer une linguistique héritière de la grammaire ou de la rhétorique ou bien en rupture avec celles-ci nous place face à l’enjeu même de la linguistique, et à la singularité de notre propos en tant que discipline. Par ailleurs, après le siècle linguistique qui commence avec Saussure, la discipline devient ancillaire, à la faveur d’autres paradigmes dominants, que ce soit les sciences cognitives, la sociologie bourdieusienne, la Gestalt ou encore les réseaux neuronaux. Est-ce pour autant la fin de la linguistique ? La linguistique se meurt-elle ? À la manière de la France qui ne se remet pas de la fin de son impérialisme, la linguistique n’a-t-elle pas des difficultés à se remettre de sa nouvelle position périphérique ? On pourra s’intéresser en particulier à ce qui se passe dans le champ autour des années 1980 et 1990, avec l’éclosion de sous-domaines variés, aboutissant souvent à la constitution d’écoles. On peut citer, entre autres, le renouvellement de la pragmatique et de l’étude des productions orales (approches théoriques des interactions verbales, du parler « ordinaire » ou de la syntaxe du français parlé) et les renouveaux théoriques qui s’ensuivent. Face à une telle floraison, peut-on parler de déclin de la linguistique? Ces décennies témoignent-elle d’un tournant pour le champ, et ce tournant a-t-il une dimension idéologique, même lorsque ces recherches se revendiquent d’une forme an-idéologique ? Sans nécessairement faire la sociologie du champ, ces moments sont intéressants en ce qu’ils ne font pas rupture (au sens de la rupture saussurienne ou chomskyenne par exemple qui produisent de l’homogénéité), mais constituent plutôt des tournants et des moments d’hétérogénéisation du champ. Par ailleurs, si l’on se penche plus spécifiquement sur les trente dernières années, la super-spécialisation appelée par les nouvelles pratiques de la recherche recentre la spécificité linguistique sur la quantité de données et la manipulation d’outils et de techniques d’ingénierie poussées. Bien sûr, les dialogues entre analyse et ingénierie de la parole ont été nombreux et ces approches se sont informées l’une l’autre pendant de nombreuses années. Mais le développement rapide du champ du deep learning a rendu les espaces d’interdisciplinarité plus pointus et donc plus rares. Or, si la méthode est le fondement épistémologique d’un champ scientifique, dans ce cas la méthode est en quelque sorte confiée à la prothèse qu’est l’outil, délégant la définition de la scientificité hors du champ, par exemple aux statisticiens. Quels sont les effets de cette délégation ? Axe 3 Linguistique et politique Enfin, que se passe-t-il quand la linguistique fait irruption dans l’espace public ? Si la linguistique se fonde sur une posture descriptive et non prescriptive, qu’en est-il aujourd’hui des rapports entre les différents champs qui ne suivent pas cette proscription de la prescription ? Quelles positions les linguistes peuvent-ils soutenir vis-à-vis des discours doxaux sur le danger permanent dans lequel se trouverait la langue française (menacée tour à tour par l’anglais, les jeunes, les étrangers, le politiquement correct, les réseaux sociaux…), discours qui ne sont évidemment pas sans rapport avec le déclinisme ? La posture d’autorité du scientifique peut-elle se distinguer d’un prescriptivisme ? Plus foncièrement, peut-on proscrire de prescrire ? Par ailleurs, quels rapports entretiennent les postures prescriptives, les postures appliquées et les postures engagées ? Les univers idéologiques de ces trois programmes sont divers, mais se rencontrent-ils et, potentiellement, s’interconnectent-ils ? Ces postures viennent interpeller la linguistique traditionnelle sur son utilité ou du moins sa pertinence sociale. Est-ce une injonction à miner la tour d’ivoire pour descendre dans le champ de bataille épilinguistique au profit d’une inscription sociale de la science ? La linguistique a-t-elle vocation à devenir la boite à outils qu’en permanence la société lui demande d’être (voir par exemple le succès médiatique de Clément Viktorovitch) ? Les théories de la langue et du discours peuvent-elles assumer leur inutilité sociale ? Peuvent-elles quitter la tour d’ivoire sans pour autant céder devant les injonctions à l’impact social, voire à ce qui se nomme aujourd’hui un transfert des connaissances et d'innovations vers la société ? Depuis quelle(s) posture(s) idéologique(s) ? Qu’en est-il des nouvelles formes et modalités d’écritures scientifiques, des écritures alternatives, qui inaugure une autre manière de travailler non pas sur mais avec les gens, dans une vision de co-construction de la recherche. Quelles pratiques langagières et quelle réflexivité sur ces pratiques les linguistes peuvent formuler ? Pour le reformuler dans les termes de Castoriadis, les imaginaires linguistiques sont-ils des lieux de transformation sociale ? Et si c’est le cas, qu’en est-il des imaginaires linguistiques des linguistes en termes de transformation sociale ? Comme en témoigne la polémique autour de l’écriture inclusive, les idéologies linguistiques véhiculent des enjeux sociaux et politiques massifs. Et malgré les fréquentes déclarations de non-intervention et d’usage-roi, les linguistes résistent difficilement à se positionner sur ces questions socio-politiques. La diversité de leur position témoigne de la forte dimension idéologique de ces prises de parole, qui sont pourtant souvent faites au nom de la scientificité et d’une prétendue neutralité axiologique. Ces affrontements permettent d’éclairer directement la dimension idéologique des affrontements théoriques au sein du champ. Ils soulèvent aussi des questions sur la linguistique comme parole publique. L’un de lieux majeurs de la linguistique appliquée étant l’enseignement, qu’en est-il des idéologies linguistiques de ces autres spécialistes de la langue que sont les enseignants de langue ? Comment leurs positionnements permettent-ils d’enseigner les idéologies linguistiques (en contexte francophone comme non-francophone) ? Par ailleurs, quels sont les ancrages idéologiques des nouvelles propositions d’enseigner la linguistique dès l’école primaire (Sheehan et al. 2024) ? Se pose également la question du poids des idéologies linguistique sur la gestion concrète du plurilinguisme, par les différents acteurs qui y sont impliqués (Agresti 2021). Au-delà de l’enseignement, les idéologies linguistiques des spécialistes de la langue non-linguistes (correcteur, éditeur, etc.) ainsi que des professionnels de la parole publique (journaliste, rédacteurs administratifs, métiers du droit, etc.) seraient également intéressantes à investiguer. Les enjeux institutionnels autour de la langue sont massifs, tout comme les interventions régulières de l’État en la matière, qu’il s’agisse des textes ministériels encadrant les programmes scolaires, d’organismes tels que la DGLFLF, ou du soft power de la francophonie. Qui sont les auteurs et les acteurs de ces interventions et quels rapports entretiennent-ils avec les linguistes ? Les diverses commissions terminologiques dont se dote la France peuvent-elles être considérées comme des espaces de lobbying d’idéologies linguistiques, à la manière des groupes d’intérêt qui promeuvent ou défendent certaines causes ? D’où viennent les idéologies linguistiques de l’État ? Peut-on en retracer la généalogie ? Que dessinent les politiques linguistiques contemporaines, qui simultanément prêtent l’oreille aux linguistes (comme cela a été le cas pour la glottophobie (Blanchet 2016), ou bien la DGLFLF) et les ignorent (enseignement du français, Académie française, diplomatie culturelle de la francophonie, etc.) ? En France, l’utilisation appuyée de la langue dans la construction nationale a rendu la question langagière d’autant plus saillante dans l’entreprise nationaliste, et certains linguistes se sont volontiers prêtés à l’exercice, à l’instar de Damourette et Pichon. Y a-t-il encore aujourd’hui des approches nationalistes de la science linguistique ? Les linguistes font-ils parfois preuve de glottophobie ? Comment agissent les différentes idéologies linguistiques en fonction des variétés de français sur lesquelles on travaille ? Sous quelle forme se rencontrent-elles ? Enfin, on pourra s’interroger sur les pratiques de muséification de la langue et de la linguistique, du musée associatif Mundolingo (Paris) à la récente Cité internationale de la langue française, inaugurée par Macron en octobre 2023, en passant par les pratiques de patrimonialisation des instruments d’analyse que peuvent mener certains laboratoires de linguistique. Quelle vision du savoir sur la langue et quels enjeux ces pratiques portent-elles ? Alors qu’elles sont des véhicules idéologiques de ce qu’est la linguistique, elles en incarnent une version qui doit être tout à la fois explicative et ancrée socialement. À ce titre, elle constitue peut-être une nouvelle version du paradoxe fondateur de la linguistique : performer un ethos de la description scientifique, qui a vocation à agir socialement. Les communications pourront s’inscrire dans un ou plusieurs de ces trois axes, et mobiliser les cadres théoriques, y compris interdisciplinaires, qui sont pertinents. Les propositions de communications préciseront les textes et discours (y compris théoriques), et les éventuels corpus sur la base desquels seront élaborés le propos et la structure envisagée de la communication. Références Agha, Asif. (2003). The social life of a cultural value. Language and communication, 23, 231–273. Agresti, Giovanni (2021). « Former aux politiques linguistiques et éducatives. Considérations générales, pratiques de terrain », Synergies France, 14-15 : 151-166. Berrendonner, Alain, Michel Le Guern, et Gilbert Puech. 1983. Principes de grammaire polylectale. Lyon : Presses Universitaires de Lyon. Blanchet, Philippe. 2016. Discriminations : combattre la glottophobie. Paris : Textuel. Dosse, François. 1991. Histoire du structuralisme. Paris : La Découverte. Eckert, Penelope. 2019. “The limits of meaning: Social indexicality, variation, and the cline of interiority”. Language 95(4) : 751-776. Foucault, Michel. 1971. L’ordre du discours. Paris : Gallimard. Haraway, Donna, (1988), « Situated Knowledges: The Science Question in Feminism and the Privilege of Partial Perspective ». Feminist Studies, 14(3): 575-599. Houdebine, Anne-Marie. 2015. “De l’imaginaire linguistique à l’imaginaire culturel” La linguistique 51(1) : 3-40. Kroskrity, Paul V. (ed.). 2000. Regimes of Language: Ideologies, Polities, and Identities. Santa Fe, NM : School of American Research. Ochs, Elinor. 1993. « Indexing Gender ». In Sex and Gender Hierarchies, Barbara D. Miller, 335 58. Cambridge: Cambridge University Press. Paveau, Marie-Anne. 2008. “Les non-linguistes font-ils de la linguistique ?” Pratiques 139-140 : en ligne Pêcheux M., 1975, « Les Vérités de La Palice », In Maldidier D., éd., L’Inquiétude du discours. Textes de Michel Pêcheux, Éd. des Cendres : 175-244. Preston, Dennis R. 2019. “What is Folk Linguistics?” Målbryting : n. pag. Rastier, François. 2001. Arts et sciences du texte. Paris : PUF. Sériot, Patrick. 2012. Structure et totalité : Les origines intellectuelles du structuralisme en Europe centrale et orientale. Limoges : Lambert-Lucas. Silverstein, Michael. 2003. “Indexical order and the dialectics of sociolinguistic life”. Language and Communication 23 : 193–229 Sheehan, Michelle, Havinga Anna D., Kasstan, Jonathan R., Stollhans Sascha, Corr, Alice & Gillman Peter. 2024. “Teacher perspectives on the introduction of linguistics in the languages classroom: Evidence from a co-creation project on French, German and Spanish”. British Educational Research Journal: online. * * * INFORMATIONS PRATIQUES Calendrier • Lancement de l’appel : 18 juillet 2024 • Date limite de réception des propositions : 15 octobre 2024 • Notification : 30 octobre 2024 • Conférence : 30-31 janvier 2025 Modalités de soumissions Résumé de 500 mots à envoyer, accompagné d’une courte présentation biographique à : Ruggero Druetta : ruggero.druetta@unito.it Julie Abbou : julie.abbou@unito.it Format de la conférence La conférence accueillera des communications sur un format classique (20 minutes de présentation et un temps de discussion collective) et se clôturera sur un moment de parole libre pour accueillir les propositions spontanées qui pourraient éclore des discussions. Une publication est envisagée, dont la forme sera décidée à l’issue du colloque. Comité d’organisation Ruggero Druetta (Università degli Studi di Torino) : ruggero.druetta@unito.it Julie Abbou (Università degli Studi di Torino) : julie.abbou@unito.it Comité scientifique Guy ACHARD-BAYLE (Université de Lorraine) Giovanni AGRESTI (Université Bordeaux Montaigne ; Università degli Studi di Napoli) Christophe BENZITOUN (Université de Lorraine) Josiane BOUTET (Université de Paris-Sorbonne) Cécile CANUT (Université Paris Cité) Gilles CORMINBOEUF (Université de Fribourg) Patrick CHARAUDEAU (Université Sorbonne Paris Nord) James COSTA (Université Sorbonne Nouvelle) José DEULOFEU (Aix-Marseille Université) Alexandre DUCHENE (Université de Fribourg) Oreste FLOQUET (Sapienza Università di Roma) Luca GRECO (Université de Lorraine) Patricia KOTTELAT (Università degli Studi di Torino) Vincenzo LAMBERTINI (Università degli Studi di Torino) Chloé LAPLANTINE (CNRS) Noémie MARIGNIER (Université Sorbonne Nouvelle) Maria Margherita MATTIODA (Università degli Studi di Torino) Benoit MONGINOT (Università degli Studi di Torino) Silvia NUGARA (Università degli Studi di Torino) Alain RABATEL (Université Claude Bernard Lyon 1) Rachele RAUS (Università degli Studi di Bologna) Laurence ROSIER (Université Libre de Bruxelles) Nathalie Rossi GENSANE (Université Lumière Lyon 2) Marie VENIARD (Université Paris Cité)
Nom du contact: 
Ruggero Druetta, Julie Aboou
Courriel du contact: 
ruggero.druetta@unito.it julie.abbou@unito.it
Adresse postale: 
Torino, Campus Luigi Einaudi; Dipartimento di Lingue e Letterature Straniere e Culture Moderne
Suggéré par: 
Ruggero Druetta
Courriel: 
ruggero.druetta@unito.it
Date de début ou date limite de l'événement: 
18/07/2024
Date de fin de l'événement: 
15/10/2024
Ville de l'événement: 
Torino
Type d'événement: 
Appels à contribution
Catégorie principale: 
Mots-clés: 
Ideologie metalinguistiche, Linguistica descrittiva, Linguistica prescrittiva, norma, ruolo sociale del linguista

Enseigner la langue à travers la traduction

Perspectives franco-italiennes comparées entre Renaissance et Ère numérique

Résumé de l'annonce (2 lignes maximum): 
L’enseignement des langues à travers la traduction demeure un domaine riche en potentialités didactiques et culturelles. Ce colloque international qui se déroulera les 21 et 22 novembre 2024 dans le cadre du projet PRIN PNRR “Revisiting and E-Mapping Theatre Translations of Ancient and Modern Classics in 16th-century France” vise à explorer cette thématique dans deux perspectives historiquement et culturellement significatives : la Renaissance francophone et la didactique des langues dans l’ère numérique.
ENSEIGNER LA LANGUE À TRAVERS LA TRADUCTION Perspectives franco-italiennes comparées entre Renaissance et Ère numérique   Ferrare, 21-22 novembre 2024 Responsables scientifiques Daniele Speziari (Université de Ferrare, PI PRIN) Riccardo Raimondo (Université de Catane, Co-PI PRIN) Zuzana Toth (Université de Bâle / Université de Modène) Anna Raimo (Université de Bologne) Comité d’organisation Vera Gajiu, Francesco Laurenti, Anna Raimo, Riccardo Raimondo, Daniele Speziari, Zuzana Toth L’enseignement des langues à travers la traduction demeure un domaine riche en potentialités didactiques et culturelles. Ce colloque international qui se déroulera les 21 et 22 novembre 2024 dans le cadre du projet PRIN PNRR “Revisiting and E-Mapping Theatre Translations of Ancient and Modern Classics in 16th-century France” vise à explorer cette thématique dans deux perspectives historiquement et culturellement significatives : la Renaissance francophone et la didactique des langues dans l’ère numérique. L’articulation du colloque en deux volets distincts permet une exploration comparative et diachronique, facilitant une compréhension approfondie de l’évolution des pratiques d’enseignement des langues à travers la traduction. Cette structure bi-focale, avec son approche transhistorique et comparative, encourage les participants (chercheurs mais aussi enseignants et futurs enseignants du secondaire) à établir des connexions entre les époques, tout en offrant un cadre analytique pour évaluer l’impact historique et contemporain des technologies et des théories de la traduction sur l’enseignement linguistique. Le colloque vise ainsi à créer un espace d’échange multidisciplinaire, invitant les chercheurs à enrichir la discussion sur l’enseignement des langues à travers la traduction. Il promet d’apporter des éclairages nouveaux sur les pratiques d’enseignement, les technologies éducatives, et les approches culturelles et linguistiques, de la Renaissance à l’ère numérique. Universités partenaires Université de Bâle Université de Bologne Université de Catane Université de Ferrare Université de Modène Réseaux universitaires et groupes de recherche DO.Ri.F. (Centro di documentazione e di Ricerca per la didattica della lingua francese nell’Università italiana) SUSLLF (Società Universitaria per gli Studi di Lingua e Letteratura Francese) Gruppo di Studio sul Cinquecento Francese CSML (Centro Studi sul Multilinguismo, Università Ca’ Foscari di Venezia) International Center for Research on Collaborative Translation (IULM, Milano) Reseau ImagoTrad (imagotrad.hypotheses.org | Academic Gazette ISSN 2558-4847) Dates à retenir Ouverture de l’appel à communications : mars 2024. Date limite pour l’envoi des propositions : 31 mai 2024. Notification aux intervenants: le 30 juin 2024 au plus tard. Le colloque aura lieu les 21 et 22 novembre 2024.    Contacts daniele.speziari@unife.it riccardo.raimondo@unict.it zuzana.toth@unibas.ch  anna.raimo2@unibo.it
Nom du contact: 
Daniele Speziari
Courriel du contact: 
daniele.speziari@unife.it
Suggéré par: 
Vera Gajiu
Courriel: 
vera.gajiu@unito.it
Date de début ou date limite de l'événement: 
31/05/2024
Ville de l'événement: 
Ferrara
Type d'événement: 
Appels à contribution
Catégorie principale: 
Mots-clés: 
didactique, langue française, traduction, Renaissance, numérique, Italie, France
Site web de référence: 

Appel à contribution pour TDFLE. Travaux de didactique du français langue étrangère, n. 85 (2024)

La gestion de l’apport culturel par les technologies en didactique du FLE : enjeux, défis et perspectives.

Résumé de l'annonce (2 lignes maximum): 
n°85 — Soumission des articles avant le : 31/08/2024.
La gestion de l’apport culturel par les technologies en didactique du FLE : enjeux, défis et perspectives (Eleonora Marzi, Silvia Domenica Zollo, éds.) URL: https://revue-tdfle.fr/appels-a-contribution/206-revue-85-la-gestion-de-l-apport-culturel-par-les-technologies-en-didactique-du-fle-enjeux-defis-et-perspectives
Nom du contact: 
Silvia Domenica Zollo
Courriel du contact: 
silvia.zollo@uniparthenope.it
Adresse postale: 
Naples
Suggéré par: 
Silvia Domenica Zollo
Courriel: 
silvia.zollo@uniparthenope.it
Date de début ou date limite de l'événement: 
17/01/2024
Date de fin de l'événement: 
31/08/2024
Ville de l'événement: 
Napoli
Bologna
Type d'événement: 
Appels à contribution
Catégorie principale: 
Mots-clés: 
technologie numérique, didactique du FLE, ontologies, cultures

Bando Ricercatore universitario L-LIN/04 Università eCampus

Résumé de l'annonce (2 lignes maximum): 
Procedura selettiva per titoli e discussione pubblica per il reclutamento di N° 37 posti di Ricercatore universitario a tempo determinato ai sensi dell’art. 24 della L.240/2010. 10/H1 - LINGUA, LETTERATURA E CULTURA FRANCESE L-LIN/04 – Lingua e traduzione – Lingua francese
Procedura selettiva per titoli e discussione pubblica per il reclutamento di N° 37 posti di Ricercatore universitario a tempo determinato ai sensi dell’art. 24 della L.240/2010. 1 POSTO per: 10/H1 - LINGUA, LETTERATURA E CULTURA FRANCESE L-LIN/04 – Lingua e traduzione – Lingua francese Partecipazione entro il 16 dicembre 2023, maggiori informazioni al link indicato per questo annuncio.
Suggéré par: 
Francesco Pigozzo
Courriel: 
francesco.pigozzo@uniecampus.it
Date de début ou date limite de l'événement: 
12/12/2023
Date de fin de l'événement: 
16/12/2023
Ville de l'événement: 
Online
Type d'événement: 
Bourses, prix, emplois
Catégorie principale: 
Mots-clés: 
Ricercatore universitario, L-LIN/04, Lingua francese, Traduzione francese

Le français de nos jours. Caractères, formes, aspects

Contenu de l'annonce: 

Cet ouvrage propose un accès linguistique et culturel vaste au français contemporain, grâce à l’analyse de ses caractères principaux: les dynamiques du français oral et écrit, la syntaxe, la néologie et la phraséologie, les particularités de la communication spécialisée, les traits marquants de...

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Catégorie principale: 
Suggéré par: 
Maria Teresa Zanola
Courriel: 
mariateresa.zanola@unicatt.it
ISBN: 
9788829020188
Collection: 
Studi Superiori
Anonyme
Éditeur: 
Carocci
Lieu de parution: 
Roma
Date de parution: 
Samedi, Janvier 7, 2023
URL: 
https://www.carocci.it/prodotto/le-francais-de-nos-jours
Site web de référence: 
https://www.carocci.it/prodotto/le-francais-de-nos-jours

Les mèmes : approches sémiolinguistiques et discursives

Journée d’études

Résumé de l'annonce (2 lignes maximum): 
Cette journée d'études, consacrée à une appréhension sémiolinguistique et discursive des mèmes internet, se tiendra à l'Université de Pise le 28 octobre 2022. La date butoir pour la soumission des propositions est le 30 juillet 2022. La langue principale du colloque est le français, mais des communications en anglais, espagnol et italien seront aussi bienvenues.
Dipartimento di Filologia, Letteratura e Linguistica Journée d’études Les mèmes : approches sémiolinguistiques et discursives Pise, 28 octobre 2022 L’avènement du Web 2.0 et l’émergence des réseaux sociaux numériques (RSN), aux débuts des années 2000, ont marqué un tournant radical dans la manière de concevoir la communication et les pratiques sociodiscursives qui leur sont associées. La galaxie numérique est ainsi devenue un terrain d’étude fertile pour les chercheurs et chercheuses dans de nombreux domaines des sciences humaines et sociales, tels que la sociologie, les sciences de l’information et de la communication, l’Histoire, l’anthropologie, les sciences de l’éducation, la littérature et, bien évidemment, les disciplines linguistiques et discursives. L’analyse du discours en et hors France ne cesse depuis ces dernières années d’enrichir le débat autour du numérique à travers de nombreuses analyses sémiotiques, sémantiques et pragmatiques, portant aussi bien sur des études exploratoires que sur le dépouillement de grands corpus (Longhi, 2017 ; Longhi et Vicari, 2020), souvent en lien avec des notions clés de la rhétorique et de l’argumentation comme celle d’ « autorité » (Vicari, 2021), de « polémique » (Mercier, 2015) ou de « violence verbale », voire de « haine », en ligne (Romain & Fracchiolla, 2016 ; Doucet, 2020 ; Amadori, 2012). Alors que d’autres études insistent sur les routines scripturales et énonciatives de l’écriture numérique (Marcoccia, 2016), ou bien sur la typologisation de nouveaux technogenres (Longhi, 2013 ; Paveau, 2013 ; Halté 2019), Marie-Anne Paveau s’attache dans son ouvrage heuristique à donner une assise épistémologique et théorique solide aux concepts et aux notions opératoires en Analyse du discours numérique (ADN) et, corollairement, à cerner une première caractérisation des nouvelles pratiques technodiscursives circulant sur le Web (Paveau, 2017) . Parmi les nombreuses productions discursives « natives » du Web, c’est-à-dire « l’ensemble des productions verbales élaborées en ligne, quels que soient les appareils, les interfaces, les plateformes ou les outils d’écriture » (Paveau 2017 : 8), Paveau consacre une place privilégiée à ces « technographismes » (ibid.) que sont les mèmes. Les mèmes tiennent désormais une place privilégiée dans les discours du Web 2.0, qu’il s’agisse des réseaux sociaux ou bien des plateformes communautaires comme Reddit, Tumblr ou 4chan pour ne citer que quelques exemples parmi beaucoup d’autres. Depuis que le terme a fait son apparition, sous la plume du biologiste britannique R. Dawkins (1976) qui en a cerné les propriétés d’imitation et réplication , ces objets culturels – composé[s] la plupart du temps d'une unique photo, sur laquelle peut figurer un élément langagier qui s'apparente à une légende ou à une citation » (Gautier et Siouffi 2016 : 7) – se caractérisent à la fois par la plurisémioticité, associant le plus souvent image et texte, et par une viralité constitutive qui, sans se confondre avec le simple buzz numérique, témoigne d’un pouvoir réplicatif où « le contenu n’est pas simplement diffusé, il est utilisé comme matrice pour en générer de nouveaux » (Kaplan et Nova, 2016 : 8). Principalement conçu dans une visée humoristique et/ou ironique, le mème se fait en réalité porteur d’une dimension argumentative (Amossy, 2020) qui le charge d’une force illocutoire aux multiples facettes. Comme le souligne Albin Wagener, « les mèmes ne sont pas que de simples objets humoristiques à l’apparence inoffensive ; tout au contraire, ils fonctionnent comme de redoutables objets politiques » (Wagener, 2021 : en ligne). Ainsi peuvent-ils prendre les formes de l’engagement politique, mais aussi répondre à la rhétorique de la polarisation, aboutissant souvent à la dérision, voire à la violence contre tout acteur potentiellement impliqué dans la vie publique. Son caractère figé, se prêtant à la déconstruction et, successivement, à des réélaborations a priori infinies, permet à ce culturème de cristalliser un référent social en entraînant des propos polémiques, ce qui l’apparente à une « formule » au sens de Krieg-Planque (Krieg-Planque, 2009). Ainsi, tandis que la production du mème assume un rôle crucial dans la construction d’enjeux sociaux, sa réception – voire consommation en ligne à travers le Web – se fait à travers l’appropriation, par les utilisateurs, des pratiques socionumériques à travers lesquelles les mèmes sont relayés. En servant une vision parodique ou subtilement ironique de la culture populaire (Jost, 2022), les mèmes agissent sur la réalité, dans la mesure où ils font émerger et structurent les débats autour d’un évènement ou d’un enjeu social, politique, économique ou culturel (Wagener, 2022). À l’instar des gifs, les mèmes ne sont pas seulement symptomatiques d’une culture numérique contingente, mais constituent un nouveau langage sémiotique et polysémique : « en assistant à la naissance des mèmes et des gifs comme langage numérique multimodal et multi-usages, nous assistons tout simplement à la naissance d’une nouvelle forme de langage » (Wagener, 2020). Il ne fait aucun doute que, parmi ces domaines, le politique tient le plus de place dans le cadre d’une vision participative de la gestion de la res publica ou bien lors des campagnes éléctorales (Mancera Rueda, 2020). Comme le souligne L. Shifman : « Whereas traditional political-science accounts of participation have focused on easily measurable practices, as voting or joining political organizations, in recent years the perception of what include political participation has been broadened to include mundane practices, such as commenting on political blogs and posting jokes about politicians » (Shifman, 2014: 120). C’est aussi la thèse de G. Mazzoleni et R. Bracciale (2019) qui mesurent l’impact, de nos jours, du tournant pop de la communication politique, où les mèmes font leur entrée spectaculaire dans l’agora numérique et se présentent à l’interprétation des normies , à condition que ces derniers aient une connaissance préalable de l’univers narratif ainsi que des stéréotypes interprétatifs sous-jacents, et partagent l’univers de croyance, au sens de Martin (2001 [1992]), auquel ont accès les producteurs de mèmes. Cette journée d’études ne prétend pas épuiser une problématique qui, malgré la qualité de la littérature scientifique existante, n’a pas fait l’objet jusqu’à présent d’une appréhension systématique dans les domaines linguistique et discursif. Les contributions pourront porter sur différents niveaux d’analyse du fait mémétique, la liste suivante n’étant pas exhaustive : • Une réflexion visant à mieux cerner le mème comme objet culturel qui non seulement décrit et agit sur la réalité, mais s’observe de manière sui-référentielle (Berrendonner, 1982) comme une production qui se prend elle-même pour objet de l’analyse. Il s’agira alors de réfléchir non seulement sur le mème en tant que produit numérique, mais aussi à travers le discours qu’il produit sur lui-même, ce qu’on appelle en d’autres termes un métamème. En même temps, il s’agit d’apprécier, sur le plan morphologique, les dérivations liées au terme « mème » (le verbe memare en italien, tout comme l’adjectif et substantif mémétique en français) et quels sont les domaines dans lesquels ces dérivations sont en usage . • Un regard plus vaste sur les différents procédés et degrés de « normification » (Mazzoleni & Bracciale, 2019 : 65 et ssqq ; Lolli 2020 : 119) qui sont à l’œuvre dans l’élaboration et circulation d’un mème (par ex. les moules syntaxiques ou phrasal templates, ainsi que les stéréotypes interprétatifs que le signifiant et le signifié suggèrent). • Le mème comme nouvelle substance sémiotique qui, d’après Lolli (2020), s’inscrit dans un paradigme figuratif longtemps rejeté par une certaine forme d’intellectualisme tournée vers une conception « tyrannique » de l’image , s’opposant et dépassant l’authenticité dialogique de la parole (ibid : 165). Cet axe de recherche pourra être intégré par une réflexion portant sur les formes de l’argumentation linguistique ou rhétorique des mèmes. Autrement dit, comment les locuteurs argumentent-ils à travers les mèmes ? Un discours mémétique peut-il donner lieu à un contrediscours mémétique ? • Une vision plus ample sur les aspects de récursivité, intertextualité et multimodalité que les mèmes sous-tendent (Zenner & Geeraerts, 2018) et qui les placent à l’intersection de plusieurs formes sémiotiques telles que les images macros, rage comics, recut trailers, etc. au point de pouvoir élargir le champ des genres mémétiques qui composerait ce que Lolli (2020) appelle métaphoriquement « famiglia memetica ». Il s’agit de questionner, comme le proposait Barthes (1964), comment le sens découle de l’image, mais aussi – sous l’angle envisagé plus récemment par R. Falcinelli, comment fonctionnent les images. Suivant cette perspective, il faudra alors s’affranchir de l’idée que les images représentent tout simplement quelque chose et dépasser leur fonction symbolique, afin d’observer plutôt les mécanismes qui gouvernent l’articulation et le fonctionnement du rapport entre texte et image. Les propositions de communication de 3000 signes, à l’exclusion de la bibliographie, sont attendues à l’adresse suivante : colloquepise.meme@gmail.com au plus tard le 30 juillet 2022, avec le nom, prénom et affiliation universitaire. La langue principale du colloque sera le français, mais des communications en anglais, espagnol et italien seront aussi bienvenues. L’inscription est gratuite. Les frais d’hébergement et de transport sont en revanche à la charge de chaque participant.e. Conférencier.es invité.es : Marie-Anne Paveau (Université Sorbonne Paris Nord) Albin Wagener (Université de Rennes 2 / INALCO) Comité scientifique Francesco Attruia (Université de Pise) Roberta Bracciale (Université de Pise) Aurora Fragonara (Université de Poitiers) Ilaria Frana (Université “Kore” – Enna) Rosa Maria García Jimenez (Université de Pise) Julien Longhi (CY Cergy Paris université) Elisa Lupetti (Université de Pise) Silvia Modena (Université de Modène et de Reggio d’Émilie) Chiara Molinari (Université de Milan “Statale”) Marie-Anne Paveau (Université Sorbonne Paris Nord) Paola Paissa (Université de Turin) Micaela Rossi (Université de Gênes) Laura Santone (Université de Rome – “Roma Tre”) Stefano Vicari (Université de Gênes) Albin Wagener (Université de Rennes 2 / INALCO) Comité d’organisation : Francesco Attruia (Université de Pise) Aurora Fragonara (Université de Poitiers) Elisa Lupetti (Université de Pise) Dario Nicolosi (Université de Pise), Stefano Vicari (Université de Gênes) Bibliographie Amadori, S., 2012, « Le débat d'idées en ligne : formes de la violence polémique sur Youtube », Signes, discours et société, 9, http://revue-signes.gsu.edu.tr/article/-LXz7XjdmoGn60Q8Uf2t, Réf. 21/03/2022. Amossy, R., 2021, L’argumentation dans le discours, Paris, Colin, 4ème édition. Barthes, R., 1964, « Rhétorique de l'image », Communications, 4, « Recherches sémiologiques », pp. 40-5. Berrendonner A., 1982, Éléments de pragmatique linguistique, Paris, Minuit. Dawkins, R., 1976, The Selfish Gene, Oxford, Oxford University Press. Falcinelli, R., 2020, Figure. Come funzionano le immagini dal Rinascimento a Instagram, Torino, Einaudi. Gautier, A. & Siouffi, G., 2016. « Les mèmes langagiers : propagation, figement et déformation ». Travaux de linguistique, 73, pp. 7-25. Halté, P., 2019, « Les gestes à l’écrit dans les interactions numériques : description et fonctions », Pratiques, n° 183-184, 2019. Jost, F., 2022, Est-ce que tu mèmes ? De la parodie à la pandémie numérique, Paris, CNRS Editions. Kaplan, F., Nova, N., 2016, La culture internet des mèmes, Lausanne, Presses polytechniques et universitaires romandes. Krieg-Planque, A., 2009, La notion de « formule » en analyse du discours. Cadre théorique et méthodologique, Besançon, Presses Universitaires de Franche-Comté. Lolli, A., 2020, La guerra dei meme. Fenomenologia di uno scherzo infinito, 2ème édition, Orbetello, Effequ. Longhi, J. & Vicari, S., 2020, « Corpus, réseaux sociaux, analyse du discours », Repères-Dorif, 22, http://www.dorif.it/reperes/category/22-corpus-reseaux-sociaux-analyse-du-discours/ Réf. 21/03/2022. Longhi, J., 2017, « Humanités numériques, corpus et sens », Questions de communication, 31, https://journals.openedition.org/questionsdecommunication/11026. Réf. 21/03/2022. Longhi, L., 2013, « Essai de caractérisation du tweet politique », L'Information Grammaticale, 136, pp. 25-32, Réf. 21/03/2022. Mancera Rueda, A., 2020, « Estudio exploratorio de las estrategias de encuadre discursivo en memes humorísticos publicados en Twitter durante les elecciones generales de noviembre de 2019 celebradas en España », dans Digitos : Revista de Comunicación Digital, 6, pp. 197-217. Marcoccia, M., 2016, Analyser la communication numérique écrite, Paris, Colin. Mazzoleni, G. & Bracciale R., 2019, La politica pop online. I meme e le nuove sfide della comunicazione politica, Bologna, il Mulino. Martin, R., 2001 [1992], Pour une logique du sens, Paris, PUF. Mercier, A., 2015, « Twitter, espace polémique, espace politique. L’exemple des tweets-campagne municipale en France (janvier-mars 2014) », Les Cahiers du numérique, 4, pp. 145-169. Paveau, M.-A., 2017, L’analyse du discours numérique. Dictionnaire des formes et des pratiques, Hermann. Paveau M.-A., 2013, « Genres de discours et technologies discursives. Tweet, twittécriture et twittérature », Pratiques, n° 157-158. Romain, C. & Fracchiolla, B., 2016, « Violence verbale et communication numérique écrite : la communication désincarnée en question », Cahiers de praxématique 66, « Émotions en contextes numériques » https://journals.openedition.org/praxematique/4263, Réf. 21/03/2022. Shifman, L., Memes in Digital Culture, Cambridge/London, MIT Press. Vicari, S., 2021, « Autorité et Web 2.0 : approches discursives », Argumentation & Analyse du discours, 26, https://journals.openedition.org/aad/4929, Réf. 21/03/2022. Wagener, A., 2022 (à paraître), « Mèmologie. Théorie postdigitale des mèmes », Grenoble, PUG. Wagener, A., 2021, « Le même. Un objet politique », en ligne, https://theconversation.com/le-meme-un-objet-politique 173950?utm_term=Autofeed&utm_medium=Social&utm_source=Twitter&fbclid=IwAR0XD9lOMwoTgqq1ZgxhcJ6otctVS37Mw0TqlRHYUUbpeNRCCz9jBsWsqGc#Echobox=1640886220, Réf. 22/03/2022. Wagener, A., 2020, « Mèmes, gifs et communication cognitivo-affective sur Internet. L’émergence d’un nouveau langage humain », dans Communication, 37/1, https://journals.openedition.org/communication/11061 réf. 29/03/2022. Wiggins, B. E, 2019, The power of Memes in Digital Culture: Ideology, Semiotics, and Intertextuality, New York: Routledge. Zenner, E. & Geeraerts D., 2018, « One does not simply process memes: Image macros as multimodal constructions », dans Winter-Froemel E. & Thaler V., Cultures and Traditions of Wordplay and Wordplay Research, De Gruyter. Sitographie di Valvasone, L., “L’arte di memare non è per tutti”, https://id.accademiadellacrusca.org/articoli/larte-di-memare-non--per-tutti/14793, réf. 28/03/2022. Gheno, V., “A proposito di virale e meme”, https://accademiadellacrusca.it/it/consulenza/a-proposito-di-virale-e-meme/904, réf. 28/03/2022.
Nom du contact: 
Francesco Attruia
Courriel du contact: 
francesco.attruia@unipi.it
Adresse postale: 
Università di Pisa - Palazzo Matteucci. Piazza E. Torricelli, 2 - 56126 Pisa
Suggéré par: 
Francesco Attruia
Courriel: 
colloquepise.meme@gmail.com
Date de début ou date limite de l'événement: 
30/07/2022
Ville de l'événement: 
Pisa
Type d'événement: 
Appels à contribution
Catégorie principale: 
Mots-clés: 
mèmes, Web 2.0, discours numériques, RSN, technographismes

Français parlé : données, représentations, questionnements théoriques (Turin, 16-17 juin 2022)

Résumé de l'annonce (2 lignes maximum): 
Après une époque pionnière, où l’étude de l’oral était confrontée à un déni de légitimité et à l’absence de cadres de référence précis et d’outils d’analyse – technologiques et conceptuels – adaptés, force est de constater que, malgré tout, le français parlé demeure encore assez peu représenté dans les ouvrages grammaticaux de référence. À l’heure où la Grande Grammaire du Français voit enfin le jour, il est donc légitime de revenir sur les représentations de l’oral, sur sa place et son rôle dans la théorie linguistique et dans la description du système unitaire de la langue française.
PROGRAMME DES JOURNÉES 16 juin 2022 9h Accueil des participants 9h15 Mot de bienvenue du directeur du département et des organisateurs Représentation, transcriptions, corpus Présidente de séance : Enrica Galazzi (Università Cattolica del Sacro Cuore – Milano) 9h45 Nathalie Rossi-Gensane (Université Lumière Lyon 2 et ICAR – UMR 5191), Biagio Ursi (LabEx ASLAN, Lyon, et ICAR – UMR 5191) : Segmentation syntaxique et disfluences : les propositions du projet SegCor 10h20 Françoise Gadet (Université Paris X Nanterre, émérite), Emmanuelle Guerin (Université Sorbonne Nouvelle) : Écouter par écrit 10h55 Pause Présidente de séance: Patricia Kottelat (Università di Torino) 11h30 Anna Giaufret (Università di Genova), Wim Remysen (Université de Sherbrooke), Philippe Rioux (Université de Sherbrooke) : Comment représenter le français de la BD ? L’exemple du corpus Ébullition dans le FDLQ 12h05 Philippe Martin (Université Paris 7 – Diderot, émérite) : Les défis de l’annotation prosodique dans l’oral 12h40 Alida M. Silletti (Università degli Studi di Bari Aldo Moro) : La macrosyntaxe à l’épreuve de la transcription générée automatiquement : le cas des « parenthèses » 13h15 Pause Représentations fictionnelles de l’oral : le vrai du faux ? Présidente de séance : Claire Martinot (Sorbonne Université ; présidente de la CRL) 15h00 Isabelle Stabarin (Università di Trieste) : Comment l’oral de fiction simule-t-il l’oral spontané et avec quelles limites ? 15h35 Márton Gergely Horváth (Université Pázmány Péter) : Phénomènes d’oralisation dans Au revoir là-haut de Pierre Lemaitre 16h10 Vincent Berthelier (Université Lumière Lyon 2) : La fixation littéraire du français parlé à travers le polar des années 1950-1970 16h45 Pause Présidente de séance : Marie-Christine Jamet (Università Cà Foscari Venezia ; consule honoraire de France à Venise) 17h20 Véronic Algeri (Università degli Studi Roma Tre) : L’oral dans les romans de Faïza Guène : de la transcription à la représentation Représenter – décrire – systématiser : le travail du 17h55 Guy Achard-Bayle (Université de Lorraine, émérite) : La Grande Grammaire du Français (GGF) : place à l’oral ! 18h30 Fin de la première journée 20h15 Dîner festif : Porto di Savona, Piazza Vittorio Veneto 2. 17 juin 2022 Observer pour expliquer : entre particulier et général Présidente de séance : Sonia Gerolimich (Università degli Studi di Udine) 9h15 Louis Begioni (Università Roma Tor Vergata) : La langue française, une langue à part parmi les langues romanes. Une évolution typologique vers un modèle néo-isolant. 9h50 Sara Vecchiato (Università degli Studi di Udine) : Les interrogatives indirectes à l’oral. Hypothèse d’étude lexico-grammaticale 10h25 Pause-Café Présidente de séance : Micaela Rossi (Università degli Studi di Genova ; présidente du DoRiF - Università) 11h00 Henri-José Deulofeu (Aix-Marseille Université, émérite) : Quel statut syntaxique pour les constituants « cadratifs » en français parlé ? Extension de l’analyse aux « anticadratifs », constituants à portée sémantique large rétrospective. 11h35 Alain Berrendonner (Université de Fribourg, émérite) : Syntaxe de ‘donc’ à l’oral 12h10 François Guillaume Tabi Manga (Université de Yaoundé I au Cameroun) : Un constituant syntaxique non régi : analyse macro-syntaxique et sémantique de ‘parce que’ dans le discours spontané des étudiants du cycle licence 1 du département de français de l’Université de Yaoundé I 12h45 Pause Déjeuner Entre micro et macro. Analyse des opérations énonciatives Président de séance : Ruggero Druetta (Università di Torino) 14h30 Gilles Corminboeuf (Université de Fribourg) : Les énonciations en ‘tu sais’ : opérations sur la mémoire discursive 15h05 Irina Ghidali (Université Sorbonne Nouvelle) : Les anaphores énonciatives. Pour une description du fonctionnement résomptif de quelques marqueurs discursifs 15h40 Marie-José Béguelin (Université de Neuchâtel, émérite) : Un emploi parenthétique de ‘j’entends’ en français parlé de Suisse romande. Quelles conséquences pour la description linguistique du français ? 16h15 Pause-Café Rétrospectives et perspectives de recherche 16h45 Table ronde participative, animée par Ruggero Druetta, José Deulofeu, Françoise Gadet, Marie-José Béguelin : Où en est la description du français parlé : corpus, outils, méthodes ? 18h15 Conclusion du colloque
Nom du contact: 
Ruggero Druetta
Courriel du contact: 
francparle2022@gmail.com ; ruggero.druetta@unito.it
Adresse postale: 
Via S. Ottavio 18 – TORINO
Suggéré par: 
Sonia Gerolimich
Courriel: 
sonia.gerolimich@uniud.it
ruggero.druetta@unito.it
Date de début ou date limite de l'événement: 
16/06/2022
Date de fin de l'événement: 
17/06/2022
Ville de l'événement: 
TORINO - TURIN
Type d'événement: 
Colloques
Catégorie principale: 
Mots-clés: 
Français parlé, oral, grammaire de l'oral, représentation de l'oral, normativité, spontanéité, description de l'oral

« Nous plongions nos mains dans le langage ». Hommage à Paola Paissa

Contenu de l'annonce: 

L’analyse du discours, la rhétorique et les théories de l’argumentation interrogent les fondements de la pensée humaine et bâtissent un pont entre la littérature et la linguistique, comme l’ont fait les recherches de Paola Paissa, à qui cet ouvrage voudrait rendre hommage. Les vingt-deux...

Image de l'annonce: 
Catégorie principale: 
Suggéré par: 
Francesco Attruia
Courriel: 
francesco.attruia@unipi.it
ISBN: 
978-2-8061-0661-2
Collection: 
Au coeur des textes n°42
Anonyme
Éditeur: 
Éditions Academia
Lieu de parution: 
Louvain-la-Neuve
Date de parution: 
Vendredi, Avril 15, 2022
Date de mise en ligne: 
Vendredi, Avril 15, 2022
URL: 
https://www.editions-harmattan.fr/livre-nous_plongions_nos_mains_dans_le_langage_hommage_a_paola_paissa_francesco_attruia_annafrancesca_naccarato_adriana_orlandi_chiara_preite-9782806106612-73109.html
Langue: 
Francese
Mots-clés: 
Paola Paissa, analyse du discours, rhétorique, argumentation, figures de style
Site web de référence: 
https://www.editions-harmattan.fr

Language contact, variation and change across borders: diasporas, mobility, barriers

Call for papers - Rivista "Testi e Linguaggi" (17, 2023)

Résumé de l'annonce (2 lignes maximum): 
Call for papers: "Language contact, variation and change across borders: diasporas, mobility, barriers" (Testi e Linguaggi - 17, 2023). Editors: Michele Bevilacqua, Rita Calabrese, Mikaela Cordisco, Rossella Latorraca
Focusing on the topic of language variation in the context of global movements and language contact, we invite to explore the role of language in spatial and social mobility across geographical and cultural borders, to discuss the role of language in the contemporary world, where spatial and language barriers are becoming increasingly permeable. Although the topic is currently a much debated one, we think that a variationist perspective is particularly suitable to see how new linguistic practices challenge existing norms and categories of belonging. We invite the submission of papers on original and unpublished studies including, but not limited to the following topics: • language contact issues in migration contexts and their impact on language change and on local languages • language, identity, belonging and otherness • language and mobility • translation and translanguaging in migration and diasporic contexts • language variation and change in migration and diasporic contexts • all aspects of language variation and change in new Varieties of languages in migration contexts • synchronic/diachronic analyses/perspectives in the domain of language variation and change and migration. The Call for Papers is open to general linguists as well as linguists specialized in different languages through different channels. Contributions, written in English, should focus on results from completed as well as ongoing research, with an emphasis on current approaches, methods, and perspectives, whether descriptive, theoretical, or corpus-based. Abstracts (300 words) should be submitted to rlatorraca@unisa.it by 31 March 2022. Deadlines for the publication process:  Abstract submission: 31 March 2022  Notification of acceptance: 30 April 2022  Accepted paper submission: 15 September 2022  Accepted contributions will be published in 2023, in Testi e Linguaggi, 17
Nom du contact: 
Michele Bevilacqua
Courriel du contact: 
mibevilacqua@unisa.it
Suggéré par: 
Michele Bevilacqua
Courriel: 
mibevilacqua@unisa.it
Date de début ou date limite de l'événement: 
31/03/2022
Date de fin de l'événement: 
31/03/2022
Ville de l'événement: 
Università degli Studi di Salerno
Type d'événement: 
Appels à contribution
Catégorie principale: 
Mots-clés: 
Language contact, variation, language change

Théories et Réalités en Traduction et Rédaction 7

Theories and Realities in Translation and wRiting 7

Résumé de l'annonce (2 lignes maximum): 
Ce colloque (24-25 novembre 2022 à l'Université d'Udine) se propose d’étudier les liens existant entre les trois activités évoquées dans son intitulé, à savoir traduire, écrire, simplifier.
Théories et Réalités en Traduction et Rédaction 7 Theories and Realities in Translation and wRiting 7 Colloque international Département DILL, Università degli Studi di Udine – en collaboration avec KU Leuven [Anvers], Université de Bretagne Occidentale [Brest], Università Suor Orsola Benincasa [Naples], Bilkent Üniversitesi [Ankara] Traduire, écrire, simplifier Ce colloque se propose d’étudier les liens existant entre les trois activités évoquées dans son intitulé, à savoir traduire, écrire, simplifier. La traduction et la rédaction professionnelle, les deux piliers des colloques T&R, peuvent toutes deux être associées de diverses façons au concept de simplification. Parallèlement, la simplification peut d’une certaine manière servir de passerelle entre elles. Lors du colloque, le thème de la simplification pourra donc être exploré en relation avec la traduction, l'écriture ou toutes les deux à la fois, aussi bien pour confirmer sa pertinence que pour la remettre en cause. Selon les contextes et les domaines d'application, la simplification peut être vue comme un mal à éviter, comme un objectif à atteindre ou simplement comme une tendance à prendre en compte. Ce colloque – ainsi que la publication qui suivra – se propose d’approfondir tous ces points de vue, en traductologie et en rédactologie. Voici quelques pistes de réflexion, qui ne sont en aucun cas exhaustives. Traduire-simplifier La simplification revient, de manière plus ou moins sous-jacente, dans de nombreuses réflexions sur la traduction. De nombreux « universaux de traduction » par exemple, sont liés à des tendances simplificatrices : standardisation, normalisation de la variation linguistique, explicitation, utilisation de formes conventionnelles. Les réflexions de nombreux théoriciens prescripteurs, comme Berman (1991) ou Venuti (1995), semblent critiquer des « déformations » (rationalisation, clarification, expansion…) qui vont dans le même sens. Une vision plus positive de la simplification se dégage de la réflexion sur la traduction pragmatique : diverses théories fonctionnalistes (par exemple Reiss et Vermeer 1984, ou Holz-Mänttäri 1984) se consacrent spécifiquement à la réception du texte traduit, comme c’est le cas de l'application à la traduction de la théorie de la pertinence de Sperber et Wilson par Gutt (2000, 2013). Un autre domaine de réflexion peut être lié à la traduction automatique ou à la traduction assistée par ordinateur – il suffit de penser, dans le premier cas, au risque de la fluent inadequacy (Bernardini et Garcea 2020) ou, dans le second cas, à l'aplatissement provoqué par les mémoires de traduction, qui permettent certes d'uniformiser les choix de traduction dans un large éventail de textes mais empêchent en même temps le traducteur ou la traductrice d'innover, même là où cela serait souhaitable. Écrire-simplifier Dans le domaine de la rédaction professionnelle, l'idée de simplification, conçue comme la suppression des barrières linguistiques à la compréhension, semble de plus en plus centrale. En effet, des recherches récentes dans le domaine de la rédactologie ont montré que la réécriture simplificatrice bienveillante impose certaines stratégies qui investissent la dimension du contenu, en insérant et en supprimant des informations considérées comme plus ou moins pertinentes pour le lecteur (Clerc et al. 2006 ; Clerc 2019) et en explicitant le macro-acte communicatif (Vervier 2014 ; Vecchiato 2021). En d'autres termes, les stratégies de simplification-divulgation ont moins à voir avec la technique de la paraphrase et beaucoup plus avec les techniques du résumé et de l'explicitation (Gerolimich et Vecchiato 2018 ; Vecchiato 2021). Il est également possible d’inclure dans cette section les réécritures conçues en fonction de différents groupes cibles – par exemple, les personnes ayant des difficultés cognitives et/ou ayant des problèmes de lecture et de compréhension, qui ont besoin d'un « langage facile à lire », une leichte Sprache (Bock 2019 ; Crestani 2020). D’une façon générale, la « prise en compte du lecteur » semble être une qualité indispensable pour un bon rédacteur (Schriver 1997 ; Cho & Choi 2018). Écrire-traduire-simplifier Il y a au moins un domaine dans lequel nos trois verbes peuvent être explorés ensemble : celui de la vulgarisation scientifique. Dans un monde de plus en plus complexe et hyperspécialisé, une grande partie de l'activité de (ré)écriture devra être consacrée à des formes de simplification capables de rendre certaines informations plus accessibles au citoyen. On sait aussi que l'activité de divulgation a souvent été considérée comme une forme de traduction (intra ou interlinguale selon les cas). Dans ce contexte, un apport fondamental est constitué par la terminologie et en particulier par la socioterminologie, qui vise à examiner les différentes formes d'« ergonomie linguistique » (Gaudin 2003 ; 2021). Le « modèle traductif » de la divulgation scientifique pourra être soutenu ou remis en question. Selon les contextes et les domaines d'application, la simplification peut être vue comme un mal à éviter, comme un objectif à atteindre ou simplement comme une tendance à prendre en compte. Ce colloque – ainsi que la publication qui suivra – se propose d’approfondir tous ces points de vue, en traductologie et en rédactologie. Informations pratiques Le colloque se tiendra les 24 et 25 novembre 2022 auprès du département DILL de l'Université d'Udine. Les communications dureront 20 minutes. Les propositions de communication (300 mots maximum hors bibliographie, en français, allemand, anglais ou italien) et une courte biographie doivent être envoyées à simple@uniud.it avant le 28 février 2022. Les notifications d'acceptation seront envoyées avant le 30 avril 2022. Inscription : 50 euros (25 euros doctorants et jeunes chercheurs) Organisation : Sonia Gerolimich, Iris Jammernegg, Fabio Regattin, Deborah Saidero, Sara Vecchiato. Les colloques T&R précédents ont eu lieu à Brest en 2011 (T&R1 – Le bon sens en traduction et rédaction (technique) / Common sense in translation and (technical) writing), à Anvers en 2012 (T&R2 – Le bien faire, faire le bien : éthique et déontologie en traduction et rédaction / Doing the right thing: ethics and deontology in translation and writing), de nouveau à Brest en 2014 (T&R3 – Traduire, écrire la science aujourd’hui / Translating, writing science today), à Naples en 2016 (T&R4 – Creativity in Translation/ Interpretation and Interpreter/ Translator Training / Créativité en traduction/interprétation et dans la formation des interprètes/traducteurs), à Anvers en 2018 (T&R5 – Traduire, écrire le voyage / Writing, translating travel) et à Istanbul, en distanciel, en 2021 (T&R6 – Traduction/ Rédaction comme mosaïque…? / Translation/ Writing as mosaic…?). Membres du comité scientifique T&R : Emine Bogenç Demirel (Bilkent Üniversitesi, Turquie), Emilia Di Martino (Università degli Studi Suor Orsola Benincasa, Italie), Jean-Yves Le Disez (Université de Bretagne Occidentale), Winibert Segers (KU Leuven, Belgique) et Fabio Regattin (Università degli Studi di Udine, Italie). Bibliographie sélective - Berman, A. (1991) La Traduction et la lettre, ou l’auberge du lointain, Paris: Seuil. - Bernardini, S. & Garcea, F. (2020) ‘Come funziona, e quanto ci serve, la traduzione automatica’, Linguisticamente.org, 26 agosto 2020, https://www.linguisticamente.org/come-funziona-e-quanto-ci-serve-la-traduzione-automatica/. - Bock B. (2019) Leichte Sprache – Kein “Regelwerk”. Sprachwissenschaftliche Ergebnisse und Praxisempfehlungen aus dem LeiSA-Projekt, Berlin: Frank & Timme. - Cho, Y., Choi, I. (2018) ‘Writing from sources: Does audience matter?’, Assessing Writing 37, 25-38. - Clerc, I. (2019) ‘Quelles règles d’écriture se donner pour communiquer avec l’ensemble des citoyens du Québec?’, Éla. Études de linguistique appliquée 195, 295–314. - Clerc, I., Kavanagh, É., Université Laval, & Groupe Rédiger (2006) De la lettre à la page Web: savoir communiquer avec le grand public, Québec: Publications du Québec. - Crestani, V. (2020) ‘Mediare in “Leichte Sprache” in tedesco e in italiano’, Italiano LinguaDue 12(1), 586-602. - Delavigne, V. (2012) ‘Peut-on “traduire” les mots des experts ? Un dictionnaire pour les patients atteints de cancer’, in Heinz, M. (ed.) Dictionnaires et Traduction, Frank & Timme GmbH, 233–266. - Delavigne, V. (2019) ‘Littératies en santé et forums de patients : des formes d’ergonomie discursive’, Éla. Études de linguistique appliquée 195, 363–381. - Gaudin F. (2003) Socioterminologie, une approche sociolinguistique de la terminologie, Bruxelles : de Boeck. Duculot. - Gaudin F. (2021) ‘Definitions in dictionaries with a popularization aim: Observations and remarks’, La linguistique 57(1), 93-110 - Gerolimich, S. & Vecchiato, S. (2018) ‘«C’est illisible ? Simplifiez-le ! ». Évaluer la compréhension d’un texte à partir de la reformulation par des apprenants de FLE’, Repères DoRiF, 16. - Gutt, E.A. (2000) Translation and Relevance. Cognition and Context, London-NewYork: Routledge. - Gutt, E.A. (2013) ‘Le « bon sens », la théorie de la pertinence et la communication (technique) interlinguistique’, in Le Disez, J.-Y., Segers, W. (dir.), Le bon sens en traduction, Rennes: PUR. - Holz-Mänttäri, J. (1984) Translatorisches Handeln: Theorie und Methode, Helsinki: Suomalainen Tiedeakatemia. - Reiss, K. & Vermeer, H.J. (1984) Grundlegung einer allgemeinen Translationstheorie, Tübingen: Niemeyer, (traduz. inglese 2013, Towards a General Theory of Translational Action: Skopos Theory Explained, London: Routledge). - Schriver, K.A. (1997) Dynamics in Document Design: Creating Texts for Readers, New York: Wiley. - Vecchiato, S. (2021) ‘Riassumere, parafrasare, esplicitare: per una modellizzazione della semplificazione testuale’, in Fusco, F., Marcato, C., and Oniga, R. (eds), Studi sul Plurilinguismo. Tematiche, problemi, prospettive, Udine: Forum. - Venuti, L. (1995) The Translator’s Invisibility, London-New York: Routledge. - Vervier, A. (2014) Courrier administratif: un «avant/après» exemplaire, Rédaction claire, http://www.redaction-claire.com/2014/05/23/augmentez-l-impact-de-vos-courriers-exemple-d-avant-après/
Nom du contact: 
Fabio Regattin
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Adresse postale: 
Università degli studi di Udine
Suggéré par: 
Sonia Gerolimich
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Date de début ou date limite de l'événement: 
28/02/2022
24/11/2022
Date de fin de l'événement: 
25/11/2022
Ville de l'événement: 
Udine
Type d'événement: 
Colloques
Catégorie principale: 
Mots-clés: 
traduction, rédaction professionnelle, simplification, rédactologie, réécriture, vulgarisation scientifique

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