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L’idée de littérature à l’épreuve des arts populaires (1870-1945)

Résumé de l'annonce (2 lignes maximum): 
Appel à contribution pour le colloque "L’idée de littérature à l’épreuve des arts populaires<br> (1870-1945)", Projet ANR HIDIL (Université Paris Sorbonne) Histoire de l’idée de littérature, qui se déroulera à l'Universite Paris-Est Marne-la-Vallée les<br> 13-14-15 juin 2012.

A l’encontre de la littérature pure, idéal qui fut porté pendant plus
d’un demi-siècle par les générations des écrivains post-romantiques,
symbolistes ou issus du symbolisme et qui a fait l’objet d’un colloque
international organisé à Florence en septembre 2011, s’édifie une
littérature, a priori moins pure, qui puise dans des formes artistiques
considérées comme populaires : le feuilleton, l’almanach, le roman
policier, le roman d’aventures, le roman colonial, le conte bleu, la
bande dessinée, la chanson, le mélodrame, l’opérette, le jazz, le
cirque, le carnaval, la pantomime, le music-hall, la littérature
destinée à vulgariser les savoirs, la littérature scolaire… Bien des
auteurs empruntent à ces littératures et ces pratiques populaires,
Materlinck, Jarry, Apollinaire et ses héritiers, Mac Orlan par exemple,
Péguy, Claudel, les avant-gardes, Colette, Cocteau. Bien des auteurs
participent à la reconnaissance d’une littérature populaire, qui puise
dans les traditions et les arts populaires son inspiration et son
matériau. Que l’on songe aux écrivains de la terre, Giono, Pourrat,
Ramuz, ou à la littérature nationale produite pendant la Première Guerre
mondiale, ou à la littérature régionaliste, ou à la littérature
scolaire destinée au public des écoles communales. On le voit, ce n’est
pas tant la notion de littérature qui pose ici problème que l’épithète
de populaire, qui recouvre autant la notion de peuple, héritée de la
pensée romantique, repensée par les socialismes et le marxisme, que
celle de nation, issue de la Révolution française ou encore celle de
communauté, régionale, ethnique, religieuse, scolaire… Et cette culture
populaire recoupe les pratiques propres à un groupe, le folklore, des
arts pensés comme premiers ou originels, des esthétiques qui
privilégient l’effet intense, le pathétique, l’émotionnel, le larmoyant.
On mesurera bien l’empan du champ littéraire couvert par la notion en
opposant, de 1870 à 1945, deux références aux arts populaires : Jarry,
Claudel, Apollinaire, font de la marionnette l’acteur idéal de leur
théâtre ; Roger Caillois fait du roman policier, en 1942, l’exemple même
du romanesque, construit contre l’œuvre de Valéry qui représente la
littérature d’esprit.
Dans l’écriture, ce métissage bouscule les frontières et les
hiérarchies, artistiques, esthétiques, génériques. Dans la mise en
scène, il bouleverse la hiérarchie des spectacles. Dans le cadre d’une
sociologie des littératures, il conteste l’élitisme intellectuel et
social souvent associé à l’idée convenue de littérature. Dans la
géographie littéraire, réelle ou symbolique, il défait les centres
reconnus, institution, ville, nation, d’une autorité jusqu’alors
incontestée : le populaire, dans ses multiples acceptions, c’est
l’autre, non l’autre d’une alternative, mais la différence radicale et
parfois irréductible. Dans le discours critique enfin, on pourrait
mesurer la place occupée, dans la critique dramatique, par les arts
populaires, ou l’introduction progressive de références aux écritures
populaires dans la pensée de la littérature, par exemple par le collège
de sociologie.
A ce titre, la littérature populaire s’avère un observatoire privilégié
des mutations esthétiques, poétiques, spectaculaires qui travaillent
l’idée de littérature impure de 1870 à la Seconde Guerre mondiale.
Le champ est immense. Ouvert aux monographies ou aux communications
couvrant de larges corpus (un mouvement, un genre, un metteur en scène,
un théâtre …), le colloque aura pour objectif d’étudier :
-le transfert de formes populaires (écrits, arts, traditions) dans la littérature de 1870 à 1945 ;
-les effets esthétiques et poétiques de ces transferts ;
-les bouleversements des canons littéraires provoqués par ces transferts ;
-la relation établie avec le public, de la complicité à la provocation ;
-la part faite à cette culture populaire, dans le discours critique de 1870 à 1945.

Les propositions de communication doivent être faites au plus tard le 15 février  2012 et adressées à pascale.alexandre@wanadoo.fr.

Suggéré par: 
Nancy Murzilli
Courriel: 
nancymurzilli@gmail.com
Date de début ou date limite de l'événement: 
15/02/2012
Ville de l'événement: 
Paris
Type d'événement: 
Appels à contribution
Catégorie principale: 
Sous-catégorie: 
Mots-clés: 
littérature, épreuve, arts populaires
Courriel du contact: 
pascale.alexandre@wanadoo.fr.