Comment les banlieues françaises sont-elles perçues hors de France, et dans quelle mesure la traduction littéraire façonne-t-elle leur image? Au fil des années, les œuvres littéraires mettant en scène « la zone » se sont multipliées et, grâce à un marché de l’édition de plus en plus large et mondialisé, elles ont dépassé les frontières françaises. La périphérie, par le biais de sa représentation fictionnelle, est devenue visible et présente hors de l’Hexagone. Mais de quelle manière le transfert s’opère-t-il?
Comme le notait Vieillard-Baron (1996), l’emploi même du terme banlieue dans les langues étrangères ne peut se faire sans interrogation cri- tique. Si le mot est en soi problématique, il faut bien reconnaître que les difficultés de traduction ne se limitent pas à celui-ci, mais engagent la réalité qu’il représente.
Afin d’aborder le sujet dans toute sa complexité, cette livraison de TTR rassemble des études qui discutent de définitions théoriques, de grilles de lecture et d’outils traductionnels. Le théorique s’imbrique au pragmatique, pour souligner la valeur heuristique de l’acte traductif. Les spécialistes qui ont contribué à ce volume, sociolinguistes, traducteurs et traductologues versés dans l’étude de l’extrême contemporain, sont issus de formations et de pays divers. Leurs perspectives et leurs démarches reflètent leurs parcours et les enjeux auxquels ils s’intéressent.
Ilaria Vitali (dir.), avec les contributions de Béatrice Turpin, Pierre-Alexis Mével, Katrien Lievois, Nahed Nadia Noureddine, Hanne Kloots, Mattias Aronsson, Evanghelos Kourdis, Matt Reeck, Satochi Udo et Ilaria Vitali.