Le colloque se déroulera en trois sessions : Paris, 12-13/12/14 ; Rome, 9-10/04/15 et Tunis, 4-6/06/15.
COMITÉ D’ORGANISATION
Éric de Chassey, directeur de l’Académie de France à Rome-Villa
Médicis, professeur d’histoire de l’art contemporain à l’École Normale
Supérieure de Lyon
Karima Dirèche, directrice de l’IRMC, Tunis, chargée de recherches au CNRS
Philippe Durey, directeur de l’École du Louvre, conservateur général du
Patrimoine, Jean-Luc Martinez, directeur du Musée du Louvre,
conservateur général du Patrimoine
Catherine Virlouvet, directrice de l’École française de Rome, professeur d’histoire ancienne à l’Université d’Aix-Marseille
Stéphane Bourdin, directeur des études pour l’Antiquité, École
française de Rome, maître de conférences en histoire antique à
l’Université de Picardie
François Dumasy, directeur des études pour les Époques moderne et
contemporaine, École française de Rome, maître de conférences à l’IEP
d’Aix-Marseille
Dominique Jarrassé, professeur d’histoire de l’art contemporain à
Bordeaux-Montaigne et membre de l’Équipe de recherche de l’École du
Louvre
Annick Lemoine, chargée de mission à l’Académie de France à Rome-Villa
Médicis, maître de conférences en histoire de l’art moderne à
l’Université de Rennes 2
Ahmed Saadaoui, professeur d’histoire de l’architecture, Université de la Manouba
Sophie Saint-Amans, docteur en histoire, chargée de l’administration
des bases scientifiques au Département des AGER du Musée du Louvre
COMITÉ SCIENTIFIQUE
Badia Belabed-Sahraoui, architecte, professeur à l’Université de Constantine
Stéphane Bourdin, directeur des études pour l’Antiquité, École
française de Rome, maître de conférences en histoire antique à
l’Université de Picardie
Éric de Chassey, directeur de l’Académie de France à Rome, professeur
d’histoire de l’art contemporain à l’École Normale Supérieure de Lyon
François Dumasy, directeur des études pour les Époques moderne et
contemporaine, École française de Rome, maître de conférences à l’IEP
d’Aix-Marseille
Benoît de L’Estoile, directeur de recherches au CNRS, Iris
Hannah Feldman, professeure associée d’histoire de l’art, Northwestern University
Ezio Godoli, professeur d’histoire de l’architecture à l’Université de Florence
Mohamed Sghir Janjar, directeur adjoint de la Fondation du Roi Abdul
Aziz Al-Saoud pour les Études Islamiques et les Sciences Humaines,
Casablanca
Dominique Jarrassé, professeur d’histoire de l’art contemporain à
Bordeaux-Montaigne et membre de l’Équipe de recherche de l’École du
Louvre
Yannick Lintz, directrice du Département des Arts de l’Islam, Musée du Louvre
Zahia Rahmani, conseiller scientifique à l’INHA, Programme Art et mondialisation
Ahmed Saadaoui, professeur d’histoire de l’architecture, Université de la Manouba
Daniel Sherman, professeur, University of North Carolina, Chapel Hill
ARGUMENTAIRE
Ce colloque souhaite, en réunissant des spécialistes des deux rives de
la Méditerranée et d’ailleurs, envisager comment se sont construites les
relations culturelles et artistiques entre France, Italie et Maghreb
dans des moments cruciaux de leur histoire, avant la colonisation, en
situation coloniale et après les indépendances, mais en se situant aujourd’hui,
dans l’héritage des regards, des échanges et des représentations. Ces
relations se sont certes inscrites dans l’art, l’architecture,
l’archéologie et les institutions culturelles comme les musées, elles ne
relèvent cependant pas de la seule histoire de l’art ou archéologie,
mais d’une contribution des sciences sociales les plus larges :
sociologie, anthropologie, études postcoloniales…
Ces questions doivent être revisitées à la lumière de la réflexion
postcoloniale et d’une déconstruction systématique des regards et des
savoirs, aujourd’hui bien engagée. L’objectif premier se situe donc dans
la prise en considération des relations présentes et de la gestion d’un
héritage commun. Souvent envisagés comme une relation à sens unique, en
termes de domination ou de transferts de modèles d’une métropole vers
des périphéries, ces échanges ont été bien plus riches et complexes. Il
ne s’agit pas d’édulcorer la relation coloniale, mais de la replacer
dans le temps long et de montrer comment la culture européenne s’est
elle-même transformée à ces contacts étroits et comment l’apport du «
terrain » nord-africain a pu contribuer à l’évolution des sciences
humaines et sociales. De même, il convient d’analyser comment la culture
des pays du Maghreb s’est trouvée modelée par les occupations française
et italienne, par les déplacements de population, par l’imbrication et
l’évolution de communautés aux identités plurielles et aux histoires
néanmoins communes. Cette région du monde, de part et d’autre de la
Méditerranée, offre donc aujourd’hui une histoire partagée à réécrire.
La spécificité des différents partenaires et des lieux de rencontres,
Paris, Rome et Tunis, garantit la pluralité des approches. L’utilisation
du terme « postcolonial » dans le titre de ce colloque traduit une
volonté de confronter aussi ces sujets aux hypothèses proposées par ce
domaine de réflexion qui fournit des principes critiques fructueux : une
nécessaire contextualisation de toute réflexion dans les débats
actuels, le dépassement des entraves de l’ethnocentrisme et de
l’orientalisme, l’instauration d’un véritable dialogue entre ces
cultures marquées dans un sens ou un autre par l’expérience coloniale.
Né du refus de l’essentialisme inscrit dans la relation coloniale et
conjugué avec la nécessité de repenser les récits linéaires de la
modernisation des « autres », le projet ne tient donc pas tant à une
accumulation de nouvelles connaissances qu’au décentrement de nos
savoirs.
La vitalité politique et esthétique de ces régions, comme la
modification des équilibres géopolitiques, suggèrent de nouvelles
dynamiques de recherches.
AXES THÉMATIQUES
Le colloque Relectures postcoloniales des échanges artistiques et culturels entre Algérie, France, Italie, Maroc et Tunisie (18e-21e siècles) s’articule
entre trois thématiques, trois sessions et trois lieux, selon un axe
géographique qui unit les deux rives de la Méditerranée.
La première section du colloque propose d’explorer l’héritage des
musées coloniaux, comme l’héritage colonial des musées. Cela signifie
donc qu’il ne saurait être question d’examiner, sur une rive, le Museo
coloniale de Rome, dont le dernier avatar (IsIAO) vient d’être liquidé
sans explication, ou le musée du Quai Branly à qui on voudrait faire
porter seul, du fait de l’histoire de ses collections, la fonction
exutoire d’un passé mal digéré et, sur l’autre rive, les musées créés en
situation coloniale, comme s’ils étaient sans lien. Il convient
d’entremêler les deux champs et surtout d’étendre l’enquête à tout type
de musée (du Louvre au controversé musée de l’histoire de la France et
de l’Algérie et au MuCEM dont la vocation de pont entre les deux rives
est fortement affirmée), à l’impact de la culture coloniale et des
enrichissements réalisés durant la période coloniale sur leur conception
et leurs collections, et à la politique actuelle de ces musées dans
leur relation avec les anciennes colonies du Maghreb… Car les échanges
sont encore aujourd’hui intenses. Bien sûr, cette section axée sur
l’histoire des musées et la muséologie, recoupe celle qui concerne la
colonisation archéologique et patrimoniale ; les processus de
dépossession et d’appropriation y jouent sur le même plan et doivent
être étudiés ensemble pour être compréhensibles. À la lumière d’un temps
long, il sera possible également de percevoir le rôle des premiers
collectionneurs, en particulier dans le Maghreb pré-colonial(quoique
déjà en proie à des formes d’impérialisme occidental), tels le Bey, le
fils du premier ministre Kaznadar ou le consul anglais Reade, dans le
cas de la Tunisie. Il est proposé de réexaminer la place du Maghreb dans
des musées nationaux spécialisés comme le Quai Branly et la section des
Arts islamiques du Louvre, dans les collections archéologiques et
ethnographiques italiennes et françaises, mais aussi dans les musées
maghrébins accueillant des collections de beaux-arts, archéologie,
ethnographie… Certains musées, notamment au Maroc, ont été créés pour
encadrer ou fournir des modèles en vue d’une « régénérescence » des arts
dits indigènes. Les modalités de la collecte et de la classification
des objets muséalisés, l’usage performatif des catégories de l’histoire
de l’art européenne (archéologies romaine, paléochrétienne, « musulmane »
remplacé aujourd’hui par « islamique », arts et traditions « populaires
», civilisations…) et d’une anthropologie marquée par le paradigme
évolutionniste ont créé des hiérarchisations implicites… On doit se
souvenir que la constitution des disciplines consacrées à ces domaines,
et surtout leur institutionnalisation, s’est déroulée dans le contexte
de montée, puis d’apogée, du colonialisme ; ces interférences ont pesé
lourdement, non seulement sur les hiérarchisations entre cultures
européennes et maghrébines, mais dans la constitution même des
collections. Le contexte actuel, dans une ère post-coloniale, invite à repenser la qualification de ces objets et le fonctionnement des musées hérités ou remodelés…
La deuxième section est consacrée aux arts visuels sous l’angle à la
fois historique et contemporain. Elle concerne les productions
artistiques en contexte colonial et l’art contemporain en lien avec les
pays concernés. L’enjeu est de revenir ici sur les notions d’héritages
et d’essentialisme propres aux productions artistiques dites
postcoloniales. Pour des raisons simplificatrices, communicationnelles
ou économiques, il est avéré que ces oeuvres du passé et celles
d’aujourd’hui sont sans cesse envisagées dans leur relation avec les
identités et la culture des communautés d’origine de leurs producteurs.
Il est pourtant acquis que l’identité coloniale ne peut être une mesure
fixe, et qu’elle n’a pas cessé de se redessiner.
Les artistes en ont exprimé l’expérience selon des modes de créations
artistiques très divers. Force est de constater, avec le tournant
anthropologique qui caractérise aujourd’hui le champ de l’art, que le
fonctionnement et l’héritage de ces processus identitaires ont joué et
jouent un rôle central dans le processus créatif et sa réception.
Qu’il s’agisse de la tentative de créations d’« écoles », au double
sens évidemment de structures d’enseignement, mais surtout de groupes
d’artistes ancrés dans un territoire (école d’Alger, école de Tunis,
artistes italiens de Tunisie…), ou au contraire d’une incessante
déterritorialisation au gré d’exils et de migrations qui ont touché de
nombreux individus pris dans l’étau de l’histoire et de ses
vicissitudes, – on pense notamment à la manière dont les identités ont
été captées et réduites à des dénominateurs communs comme « arabe » «
blanc », « juif », « pieds-noirs», « roumi » … – dans l’un et l’autre
cas, les artistes n’ont pu échapper à l’assignation de « l’origine »
alors que la déterritorialisation se révèle une expérience fondatrice
d’une nouvelle modalité d’existence qui nourrit largement leurs
pratiques. Avec l’art contemporain, la dernière scène artistique
internationale a réitéré ce schéma. Ramenant les artistes de la diaspora
ou issus de migrations à un régionalisme « maghrébin » dont les oeuvres
en porteraient les indices culturels. Les critères esthétiques
d’évaluation artistiques semblent ne pas concerner ces oeuvres, souvent
elles aussi convoquées sous le label « postcolonial ».
Cette double perspective permet d’établir des continuités avec des
processus plus anciens, tel l’orientalisme qui n’a pas attendu la
colonisation pour se développer et s’est mué aisément en « art colonial
», notion particulièrement développée en Italie dans
l’entre-deux-guerres comme l’attestent les Mostre internazionali d’Arte
coloniale à Rome (1931) et à Naples (1934), ainsi une section algérienne
est organisée par Jean Alazard, qui regroupe artistes occidentaux et
arts indigènes. Des convergences se sont construites dans les regards
coloniaux français et italiens, malgré des fondements idéologiques
différents. L’art colonial commandité par les institutions, bourses de
voyages, décors officiels, etc., reste un champ immense, à peine abordé
par des lectures historiennes parfois réductrices dans leur vision
binaire ou dans leur incapacité à regarder ces arts autrement que comme «
propagande ».
Il convient de poursuivre la démarche démystificatrice de L’Orientalisme d’Edward
Said, en combinant analyse des valeurs esthétiques et lectures
géopolitiques. Et il est nécessaire et opportun de soumettre aujourd’hui
l’intention de Said à une lecture du sous-texte. Déconstruire les
représentations de l’autre ne signifie pas que l’autre « convoqué »
existe. Le système de l’art quant à lui perpétue cette fiction. Pourquoi
? On est ici au coeur des représentations que la pensée postcoloniale
et les artistes contemporains tentent « d’exposer ». Ces derniers sont
souvent assignés à exprimer la note « originaire » attendue, en
continuité avec des catégories identitaires sur lesquelles ils
s’appuient pour effectuer un travail critique. Mais cet « essentialisme
stratégique » montre aussi ses limites.
La troisième section associe trois champs d’étude aux intrications
nombreuses, qui s’avèrent les mieux explorés : les transferts
architecturaux, la colonisation archéologique, l’« invention » et les
usages des patrimoines. Ainsi, sous la direction d’Ezio Godoli, une
impressionnante série de travaux a montré le rôle des architectes
italiens dans tous les pays du pourtour oriental et méridional de la
Méditerranée, des programmes de recherches Euromed Heritage ont exploré
les patrimoines euro-méditerranéens, l’IRMC a mené des programmes sur
les liens entre patrimonialisation et création architecturale… La
question des identités et de la modernité a été privilégiée dans des
débats sur l’« arabisance » ou le néo-mauresque, sur le fantasme d’une «
architecture méditerranéenne » ou « rationaliste », sur l’architecture
utopique des projets architecturaux et urbains dans les colonies,
italiennes surtout… Cependant bien des fonds d’archives restent à
explorer et des figures d’architectes, d’archéologues ou d’acteurs du
patrimoine restent à découvrir ou à mieux connaître, des laboratoires
universitaires tunisiens, algériens et marocains se sont fondés sur ces
thématiques, des recherches doctorales ont été menées ou sont en cours
sur le musée des beaux-arts d’Alger, sur l’histoire de l’archéologie au
Maghreb, sur Prosper Ricard, qui a étudié les « arts indigènes » du
Maroc à la Libye, etc. Ici il semble donc que la relecture postcoloniale
puisse s’appuyer sur d’importants travaux dont les démarches demeurent
parfois trop essentialistes, du fait des enjeux identitaires et
idéologiques qui s’y inscrivent. De ce fait, les orientations souhaitées
pour cette section seraient plutôt l’identification des processus à
l’oeuvre dans la production d’architectures hybrides (et cela dès avant
la colonisation), les réflexions sur l’impact actuel de ces études sur
les architectes ayant oeuvré en territoire colonisé, le rôle des
intermédiaires au cours des diverses périodes, la transmission des
compétences entre systèmes coloniaux et nationaux, les réinventions,
pour ne pas dire recyclages politiquement corrects, des créations du
temps colonial, le rôle complexe des institutions coloniales dans la
patrimonialisation, la réappropriation après les indépendances… Si, très
vite pour des raisons politiques et économiques évidentes, ces trois
domaines – architecture, archéologie et patrimoine, propices à
l’expression identitaire – ont fait l’objet de l’attention des instances
gérant ces territoires, les fonctions qui leur sont assignées
aujourd’hui demeurent centrales, car elles touchent à la fois aux
identités reconstruites et aux stéréotypes touristiques. Le tourisme, né
en situation coloniale lui aussi, pèse en effet lourdement sur les
représentations, selon les pays depuis les indépendances. De tels
questionnements voudraient renverser les approches à sens unique
perpétuant un schéma centre/périphérie et éclairer les implications qui
se sont produites en retour dans l’architecture, dans les savoirs
académiques, sciences de l’antiquité (histoire ancienne, archéologie,
épigraphie, pour lesquelles la contribution de la documentation
nord-africaine a été essentielle), ou sciences humaines en général, dans
la qualification des objets patrimoniaux.
Les langues du colloque seront l’anglais, l’arabe, le français et l’italien.
Les propositions comporteront un titre et un texte d’au maximum 3000
signes, et une biographie de maximum 350 signes ; en cas de proposition
en arabe, il conviendra d’y joindre un résumé en français ou en anglais.
Les propositions pour les trois sessions du colloque sont à adresser,
au plus tard le 15 juillet 2014, à :
colloques@ecoledulouvre.fr
Une réponse sera apportée fin septembre à l’ensemble des propositions.
Coordination : Dominique Jarrassé
CALL FOR PAPERS
Postcolonial re-readings of the artistic and cultural exchanges
between Europe and Northern Africa (Algeria, France, Italy, Morocco and
Tunisia) – 18th-21st centuries
International colloquium organized by the Académie de France à
Rome-Villa Médicis, the F.G. Pariset Centre at the University of
Bordeaux-Montaigne, the École Française de Rome, the École du Louvre,
Paris, the Institut National d’Histoire de l’Art (Globalization group),
Paris, the Institut de Recherche sur le Maghreb Contemporain (IRMC),
Tunis, the Laboratoire d’Archéologie et d’Architecture Maghrébines de
l’Université de la Manouba-Tunis and the Louvre Museum (Department of
Greek, Etruscan, and Roman Antiquities; Department of Islamic Art),
Paris.
Three sessions are planned: Paris, 12-13/12/14, Rome, 9-10/04/15 and Tunis, 4-6/06/15
Organizing committee:
Éric de Chassey, director of the Académie de France à Rome-Villa
Médicis, professor of art history, École Normale Supérieure, Lyons
Karima Dirèche, director of the IRMC, Tunis, researcher at the CNRS
Philippe Durey, director of the École du Louvre, conservateur général
du Patrimoine Jean-Luc Martinez, director of the Louvre Museum,
conservateur général du Patrimoine
Catherine Virlouvet, director of the École française de Rome, professor of ancient history, University of Aix-Marseille
Stéphane Bourdin, director of studies, ancient civilizations, École
française de Rome, senior lecturer in ancient history, University of
Picardy
François Dumasy, director of studies, modern and contemporary
civilizations, École française de Rome, senior lecturer, IEP,
Aix-Marseille
Dominique Jarrassé, professor of modern art history, University of
Bordeaux-Montaigne and member of the research group at the École du
Louvre
Annick Lemoine, project leader at the Académie de France à Rome-Villa
Médicis, senior lecturer in art history at the University of Rennes 2
Ahmed Saadaoui, professor of architectural history, University of Manouba
Sophie Saint-Amans, PhD in ancient history, head of scientific
databases in the Department of Greek, Etruscan, and Roman Antiquities,
Louvre Museum
Scientific committee (current state)
Badia Belabed-Sahraoui, architect, professor at the University of Constantine
Stéphane Bourdin, director of studies, ancient civilizations, École
française de Rome, senior lecturer in ancient history, University of
Picardy
Éric de Chassey, director of the Académie de France à Rome-Villa
Médicis, professor of art history, École Normale Supérieure, Lyons
François Dumasy, director of studies, modern and contemporary
civilizations, École française de Rome, senior lecturer, IEP,
Aix-Marseille
Benoît de L’Estoile, director of research at the CNRS, Iris
Hannah Feldman, associate professor in art history, Northwestern University
Ezio Godoli, professor of architectural history, University of Florence
Mohamed Sghir Janjar, directeur adjoint de la Fondation du Roi Abdul Aziz Al-Saoud
pour les Études Islamiques et les Sciences Humaines, Casablanca
Dominique Jarrassé, professor of contemporary art history, University
of Bordeaux-Montaigne and member of the research group at the École du
Louvre
Yannick Lintz, director of the Islamic Arts department, Louvre Museum
Zahia Rahmani, scientific advisor, INHA, Globalization group
Ahmed Saadaoui, professor of architectural history, University of Manouba-Tunis
Daniel Sherman, professor, University of North Carolina, Chapel Hill
PRESENTATION
This colloquium, which will bring together specialists from the
northern and the southern shores of the Mediterranean, and elsewhere,
wants to examine the construction of cultural and artistic relationships
between France, Italy and Northern Africa at crucial stages in their
history, namely before, during and after colonization. The point of view
adopted will be that of today, in terms of the legacy of these
attitudes, exchanges and representations. These relationships were
certainly at work in art, in architecture, in archaeology and in
cultural institutions such as museums, but they should not be seen in
connection only with the history of art and of archaeology. They should
be viewed in a perspective which brings into play the social sciences in
a larger sense: sociology, anthropology, postcolonial studies…
These questions should be revisited in the light of postcolonial
thought and also of a systematic deconstruction of views and knowledge, a
process which is well underway today. The first aim is therefore to
consider current relations and the management of a shared legacy. These
exchanges have often been viewed as functioning in only one direction,
seen in terms of domination or the transfer of models from a metropolis
toward peripheral regions; they were however richer and more complex
than this model suggests. It will not be a question of sugaring the pill
of the colonial relationship, but of replacing it within a longer
timescale and showing how European culture was changed thanks to these
close contacts and how the experience gained from the “fieldwork” in
North Africa contributed to the development of the human and social
sciences. It will also be important to study the effects on culture of
the Maghreb countries of the French and Italian occupations: population
movements, intertwining and evolution of communities with plural
identities and histories which did after all share some common features.
This area of the world, on both shores of the Mediterranean, therefore
offers us today a shared history which should be rewritten.
The various partners and the centres chosen for the colloquium – Paris,
Rome and Tunis – each have their own specific features, and this should
guarantee a plurality of approaches. The use of the word « postcolonial
» in the colloquium title is an indication of the wish to confront
these objects of study with the hypotheses offered by this area of
research and reflection which in turn presents some fruitful critical
principles: the need to contextualize all reflection in the current
debates, the chance to surmount the obstacles of the ethnocentric
approach and of orientalism, the introduction of a true dialogue between
these cultures which have been marked in one way or another by the
colonial experience. Born out of a refusal to accept the essentialism
which is enshrined in the colonial relationship and combined with the
need to rethink the linear accounts of the modernization of “the
Others”, the project aims not so much at accumulating new knowledge and
facts as at the decentring of our ideas.
The political and aesthetic vitality of these areas, and the shift in
geopolitical balances, offer ideal conditions for new research dynamics.
SECTION THEMES
The colloquium Post-colonial re-readings of the artistic and
cultural exchanges between Europe and Northern Africa (Algeria, France,
Italy, Morocco and Tunisia) – 18th-21st centuries is articulated
around three themes, three sessions and three locations, situated along a
geographical axis which unites the northern and southern shores of the
Mediterranean.
The first section of the colloquium will be devoted to the legacy of
colonial museums and the colonial heritage of museums. As a result, we
shall not analyse, on one shore of the Mediterranean, the Museo
coloniale in Rome, whose most recent manifestation (IsIAO) has just been
closed down without any explanation, or the Quai Branly Museum, which
has to a great extent been expected to bear alone (largely because of
the history of the collections which it houses) the responsibility for
an ill-digested past and, on the other shore, museums created during the
colonial period, as though there were no link between them. It is
important to combine the two fields of study and more especially to
extend the range to include all types of museum (from the Louvre to the
controversial Museum of the history of France and of Algeria and also
the MuCEM whose mission as a bridge between the two shores has been
clearly stated). It would also be important to include the impact on
these museums of colonial culture and of acquisitions made during the
colonial period – in terms of their conception and their collections –
and likewise the current policy of these museums with regard to the
former colonies in the Maghreb… For the exchanges are, even today, still
intense. Of course there are some overlaps between this section
focussing on the history of museums and museology and the section on
archaeological and patrimonial colonization; the processes of
dispossession and appropriation function here on the same footing and
need to be studied together in order to be comprehensible. Taking a
long-term view, it should also be possible to appreciate the role of the
first collectors, especially in pre-colonial Maghreb (which was
nonetheless already subject to some forms of western imperialism):
figures such as the Bey, the son of the Prime Minister Kaznadar or the
English Consul Reade, in Tunisia, could here be better understood. We
should like to re-examine the place of the Maghreb regions in
specialized national museums, such as the Quai Branly and the Islamic
Art section in the Louvre, in the French and Italian archaeological and
ethnographical collections, but also in the museums in the Maghreb which
have fine arts, archaeological and ethnographical collections… Some
museums, particularly in Morocco, have been set up to offer a home to or
offer models in view of a “regeneration” of native arts. The methods of
collection and classification of the musealized objects, the
performative use of the categories exploited in European art history
(Roman or Early Christian archaeology, “Muslim” archaeology which is now
referred to as “Islamic”, “popular” arts and traditions,
civilizations…) and of a theory of anthropology characterized by the
evolutionary paradigm have all contributed to creating implicit
hierarchies… It should be remembered that the intellectual disciplines
in these fields – and the institutionalization of these disciplines –
occurred within the context of the rise and then the apogee of
colonialism; these conditions weighed heavily on not only the
development of a hierarchy between European and Maghreb cultures but
also on the very construction of the collections. The current context,
in a post-colonial epoch, should incite us to rethink the characterization of these objects and the functioning of inherited or remodelled museums…
The second section is devoted to visual arts from a historical and a
contemporary point of view, considering artistic production in a
colonial context and contemporary art in connection with the countries
under consideration here. The aim is to revisit the notions of heritage
and of essentialism inherent in the artistic productions which we call
postcolonial. For reasons of simplification, of communication or of
economics, it turns out that the works of both yesterday and today are
constantly perceived in terms of their relationship to the identities
and the culture of the communities from which their creators originated.
It is however understood that colonial identity cannot be a fixed
measurement and that it is constantly being redrawn. Artists have shown
their experience of this fact in a number of highly diverse artistic
creations. The anthropological turn which marks art today encourages us
to observe that the functioning and the legacy of these identity
processes have played and still play a central role in the creation
process and its reception. Be it a question of the attempt to create
“schools”, in the sense not only of an educational structure, but mainly
of artistic groups implanted in a region (the Alger school, the Tunis
school, the Italian artists in Tunisia…) or on the other hand a constant
de-territorialization, the result of exiles and migrations which have
affected numerous individuals caught in the grip of history and its
vicissitudes. A notable example of this is the way in which identities
have been appropriated and reduced to common denominators such as
“Arab”, “Jewish”, “pieds-noirs”, “Roumi”, “white” … – in all of these
cases, the artists find themselves unable to escape an epithet which
refers to their “origin” even if de-territorialization proves to be an
important founding experience implying a new type of existence which
nourishes to a great extent their artistic life. With the advent of
contemporary art, the last international artistic scene has repeated
this pattern. It has brought artists scattered by the diaspora or who
experienced migration back to a “Maghreb” regionalism whose productions
bear the cultural clues. The aesthetic criteria of artistic evaluation
do not seem to affect these works, often also described using the label
“postcolonial”. This double perspective will offer the chance to create
continuity with earlier processes, such as orientalism which developed
before colonization and easily metamorphosed into “colonial art”, a
notion which was particularly developed in Italy during the period
between the two World Wars. This can be seen in the Mostre
internazionali d’Arte coloniale held in Rome (1931) and in Naples (1934)
where an Algerian section, juxtaposing Western artists and native arts,
was organized by Jean Alazard. There were some convergent points of
view in the French and Italian colonial attitudes, despite ideological
foundations which were quite different. The colonial art commissioned by
the institutions, scholarships for study journeys, official décors,
etc., represent a vast field of study which has as yet been little
studied, and when it has been studied the readings offered have been too
black-and-white or have been unable to avoid viewing these arts as
anything other than a form of “propaganda”. It will be appropriate to
continue the demystifying work already undertaken in Edward Said’s Orientalism,
combining the analysis of aesthetic values and geopolitical readings.
It is not only necessary but also appropriate to submit Said’s
intellectual aims to a reading which analyses his subtext. The act of
deconstructing our representations of the other does not necessarily
mean that the other that we have “summoned up” actually exists. The
system of art actually perpetuates this fiction. Why should this be so?
We are here at the very heart of the representations that postcolonial
thought and contemporary artists attempt “to exhibit”. These latter are
often required to give the “original” expected note, consistent with the
categories of identity which they tend to use in order to carry out
their critical work. But this “strategic essentialism” also reveals its
limits.
The third section brings together three fields of study which are
closely intermeshed in a number of ways and which have more often been
studied. These are architectural transfers, archaeological colonization,
the “invention” and the usage of patrimonies. For example, an
impressive series of works supervised by Ezio Godoli has served to
illustrate the role played by Italian architects in all the countries on
the eastern and southern shores of the Mediterranean. Likewise,
research programmes organized by Euromed Heritage have studied
Euro-Mediterranean heritage and other programmes organized by the IRMC
have examined the links between patrimonialization and architectural
creation… Debates on “arabisance” and the neo-Moresque, on the fantasy
of a “Mediterranean” or “rationalist” architecture, on the utopian
architecture of both architectural and urban projects in the colonies
(especially the Italian projects), have privileged the question of
identities and modernity… However, many archives have not yet been
exploited and there are many architects, archaeologists or actors of the
heritage sector who still need to be discovered or at least better
known; thus research groups working in Tunisian, Algerian or Moroccan
universities have been set up to investigate them, and doctorates have
been or are currently being written on the Fine Arts Museum in Algiers,
on the history of archaeology in the Maghreb region, on Prosper Ricard,
who studied “native arts” in an area extending from Morocco to Libya,
etc. Here, therefore, it seems that the post-colonial re-reading may
base itself on important contributions whose approaches sometimes remain
too essentialist, because of the identity and ideology related issues
involved. For this reason, it is hoped that this section will propose
the following directions: identifying the processes at work in the
production of hybrid architectures (even before the period of
colonization), reflections on the current impact of these studies on
architects who have worked in a colonized area, the role of
intermediaries at different periods, the exchange of knowledge and
skills between colonial and national systems, the reinventions – one
could even talk about politically correct recycling – of architecture
built during the colonial period, the complicated role of colonial
institutions in the patrimonialization process, the question of
reappropriation after independence… It is true that these three domains –
architecture, archaeology and patrimony, important for questions of
identity – very quickly attracted the attention of the authorities
responsible for each area, and this largely for obvious political and
economic reasons. But their role remains central today as well, since
they relate both to the reconstructed identities and to tourist
stereotypes. Tourism first developed during the colonial period and
weighs heavily on representations in each country since independence.
The aim of these questions is to overturn approaches which are too often
unidirectional and which insist on a pattern which can be summed up in
centre/periphery. Secondly, it should be possible to cast some light on
the implications which can be seen in architecture, in the studies of
antiquity (ancient history, archaeology and epigraphy for which the
contribution made by North-African documentation was essential), or the
human sciences in general, in the definition of patrimonial objects.
The colloquium languages will be Arabic, English, French and Italian.
Proposals, including a title, should not exceed 3000 signs and also
contain a short biography (not exceeding 350 signs); a proposal in
Arabic should be accompanied by an abstract in French or English. The
proposals for the three sections should be sent no later than July 15
2014 to:
colloques@ecoledulouvre.fr
A reply will be sent in late September
Coordination: Dominique Jarrassé
Call for papers
Riletture postcoloniali degli scambi artistici e culturali
tra Europa e Maghreb (Algeria, Francia, Italia, Marocco e Tunisia)XVIII-XXI secolo
Convegno internazionale organizzato da: Accademia di Francia a Roma
-Villa Medici; Centre F.G. Pariset, Université Bordeaux-Montaigne; École
française de Rome; École du Louvre, Parigi; Institut National
d’Histoire de l’Art (INHA, Axe Mondialisation), Parigi; Institut de
Recherches sur le Maghreb Contemporain (IRMC), Tunisi; Laboratoire
d’Archéologie et d’Architecture Maghrébines, Université de la
Manouba-Tunisi; Musée du Louvre (Département des Antiquités Grecques,
Etrusques et Romaines; Département des Arts de l’Islam), Parigi.
Si svolgerà in tre sessioni: Parigi, 12-13 dicembre 2014; Roma, 9-10 aprile 2015; Tunisi,4-6 giugno 2015.
COMITATO ORGANIZZATORE
Éric de Chassey, direttore dell’Accademia di Francia a Roma -Villa
Medici, professore di storia dell’arte contemporanea, École Normale
Supérieure di Lione
Karima Dirèche, direttrice dell’IRMC, Tunisi, chargée de recherches, CNRS
Philippe Durey, direttore dell’École du Louvre, conservateur général du Patrimoine
Jean-Luc Martinez, direttore del Musée du Louvre, conservateur général du Patrimoine
Catherine Virlouvet, direttrice dell’École française de Rome, professore di storia antica, Université d’Aix-Marseille
Stéphane Bourdin, directeur des études per l’Antichità, École française
de Rome, maître de conférences di storia antica, Université de Picardie
François Dumasy, directeur des études per le Età moderna e
contemporanea, maître de conférences, Institut d’Études Politiques (IEP)
d’Aix-Marseille
Dominique Jarrassé, professore di storia dell’arte contemporanea,
Université Bordeaux-Montaigne, membro dell’Équipe de recherche
dell’École duLouvre
Annick Lemoine, responsabile del dipartimento di storia dell’arte,
Accademia diFrancia a Roma -Villa Medici, maître de conférences di
storia dell’arte moderna, UniversitéRennes 2
Ahmed Saadaoui, professore di storia dell’architettura, Universitéde la Manouba
Sophie Saint-Amans, dottore di ricerca in storia, incaricata
dell’amministrazione delle banche dati scientifiche presso il
Dipartimento delle Antichità Greche, Etrusche e Romane, Museo del Louvre
COMITATO SCIENTIFICO
Badia Belabed-Sahraoui,architetto, professore presso l’Université de Constantine
Stéphane Bourdin, directeur des études per l’Antichità, École française
de Rome, maître de conférences di storia antica, Université de Picardie
Éric de Chassey, direttore dell’Accademia di Francia a Roma –Villa
Medici, professore di storia dell’arte contemporanea, École Normale
Supérieure di Lione
François Dumasy, directeur des études perle Età moderna e
contemporanea, École française de Rome, maître de conférences, Institut
d’Études Politiques (IEP) d’Aix-Marseille
Benoît de L’Estoile, directeur de recherches presso il CNRS, Iris
Hannah Feldman, professoressa associata di storia dell’arte, Northwestern University
Ezio Godoli, professore di storia dell’architettura, Università di Firenze
Mohamed Sghir Janjar, directeur adjointde la Fondation du Roi Abdul
AzizAl-Saoud pour lesÉtudes Islamiques et les Sciences Humaines,
Casablanca
Dominique Jarrassé, professore di storia dell’arte contemporanea,
Université Bordeaux-Montaigne,membro dell’Équipe de recherche dell’École
du Louvre
Yannick Lintz, direttrice del Département des Arts de l’Islam, Musée du Louvre
Zahia Rahmani, consigliere scientifico presso l’INHA, Axe Mondialisation
Ahmed Saadaoui, professore di storia dell’architettura, Université de la Manouba, Tunisi
Daniel Sherman, professore, University of North Carolina, Chapel Hill
PRESENTAZIONE E SCOPI DEL CONVEGNO
Questo convegno, che riunisce specialisti provenienti dalle due sponde
del Mediterraneo e da altre parti del mondo, si pone l’obiettivo di
esaminare come si sono costruiti i rapporti culturali e artistici tra
Francia, Italia e Maghreb in alcuni momenti cruciali della loro storia
–prima della colonizzazione, durante il periodo coloniale e dopo le
indipendenze –, badando tuttavia a situarsi nell’oggi,
all’interno dell’eredità degli sguardi reciproci, degli scambi e delle
rappresentazioni. Queste relazioni sisono certamente inscritte
nell’arte, nell’architettura, nell’archeologia e nelle istituzioni
culturali, quali per esempio i musei, tuttavia esse non riguardano solo
la storia dell’arte o dell’archeologia, ma competono al più ampio campo
delle scienze sociali: sociologia, antropologia, studi postcoloniali…
Queste situazioni devono essere riviste alla luce della riflessione
postcoloniale e di una sistematica decostruzione dei punti di vista e
dei saperi, oggi già ben avviata. Il primo obiettivo è dunque quello di
prendere in considerazione le attuali relazioni e la gestione di
un’eredità comune. Spesso esaminati come una relazione a senso unico, in
termini di dominazione o di transfert di modelli da una metropoli verso
le sue periferie, questi scambi sono stati in realtà molto più ricchi e
complessi. Non si intende edulcorare il rapporto coloniale, ma esso va
ricollocato in un tempo lungo e va mostrato come la stessa cultura
europea si sia trasformata in ragione di questi stretti contatti, e come
il contributodel «terreno» nord-africano abbia potuto influire
sull’evoluzione delle scienze umane e sociali. Allo stesso modo, è
opportuno analizzare come la cultura dei paesi del Maghreb sia stata
modellata dalle occupazioni francese e italiana, attraverso gli
spostamenti di popolazione, attraverso l’intreccio e l’evoluzione di
comunità dotate di identità plurime e tuttavia di storie comuni. Questa
regione del mondo, da una parte e dell’altra del Mediterraneo, presenta
oggi agli osservatori una storia condivisa che deve essere riscritta.
La specificità dei vari interlocutori coinvolti nell’organizzazione e
dei luoghi di incontro –Parigi, Roma e Tunisi –garantisce la pluralità
degli approcci. L’impiego del termine «postcoloniale» nel titolo del
convegno manifesta la volontà di confrontare anche questi temi con le
ipotesi proposte da quest’area di pensiero, che fornisce fecondi spunti
critici: una necessaria contestualizzazione di ogni riflessione nei
dibattiti attuali, il superamento degli ostacoli dell’etnocentrismo e
dell’orientalismo, la creazione di un dialogo autentico tra queste
culture segnate in un senso o in un altro dall’esperienza coloniale.
Nato dal rifiuto dell’essenzialismo inscritto nella relazione coloniale e
coniugato alla necessità di ripensare i racconti lineari della
modernizzazione degli «altri», questo progetto non mira tanto a un
accumulo di nuove conoscenza, quanto piuttosto al «decentramento» dei
nostri saperi.
La vitalità politica ed estetica di queste regioni, così come il
cambiamento degli equilibri geopolitici, suggeriscono nuove dinamiche di
ricerca.
ASSI TEMATICI
Il convegno Riletture postcoloniali degli scambi artistici e culturali tra Algeria, Francia, Italia, Marocco e Tunisia(XVIII-XXI secolo)si articola in tre temi, tre sessioni e tre luoghi, lungo un asse geografico che unisce le due sponde del Mediterraneo.
Nella sua prima sezione, il convegno si propone di esplorare tanto
l’eredità dei musei coloniali quanto l’eredità coloniale dei musei.In
altre parole, non si tratterà di esaminare su una sponda il Museo
coloniale di Roma –la cui ultima incarnazione, l’Istituto italiano per
l’Africa e l’Oriente (IsIAO), è stata liquidata di recente senza nessuna
spiegazione –o il Musée du Quai Branly –sul quale, e solo su di lui, in
ragione della storia delle sue collezioni, si vorrebbe far gravare la
funzione di valvola di sfogo di un passato mal digerito –, e sull’altra i
musei creati durante il periodo coloniale, come se essi non avessero
legami tradi loro. Conviene mescolare i due ambiti e soprattutto
estendere l’inchiesta a ogni genere di museo (dal Louvre al controverso
museo della storia della Francia e dell’Algeria e al Musée des
Civilisation de l’Europe et de la Méditerranée-MuCEM, la cui vocazione
di ponte tra le due sponde è fortemente affermata), all’impatto della
cultura coloniale e degli arricchimenti realizzati durante il periodo
coloniale sulla loro concezione e sulle loro collezioni, e ancora
all’attuale politica di questi musei nel campo delle relazioni con le
vecchie colonie del Maghreb… Proprio perché gli scambi sono tuttora
intensi. Senz’altro questa sezione centrata sulla storia dei musei e
sulla museologia interseca quella che riguarda la colonizzazione
archeologica e patrimoniale;i processi di spossessamentoe di
appropriazione sono in azione sullo stesso piano e devono essere
studiati insieme per essere comprensibili. Alla luce di un tempo lungo,
sarà anche possibile apprezzare il ruolo dei primi collezionisti, in
particolare nelMaghreb pre-coloniale(benché già in preda a forme
di imperialismo occidentale), quali il Bey, il figlio del primo ministro
Kaznadar o il console inglese Reade, nel caso della Tunisia. Si propone
quindi di riesaminare il posto del Maghreb in musei nazionali
specializzati, comeil Quai Branly e la sezione delle arti islamiche del
Louvre, nelle collezioni archeologiche ed etnografiche italiane e
francesi, ma anche nei musei maghrebini che accolgono collezioni di
belle arti, archeologia, etnografia… Alcuni musei, in particolare
inMarocco, sono stati creati per inquadrare o fornire modelli in vista
di una «rigenerazione» delle arti dette indigene. Le modalità della
raccolta e della classificazione degli oggetti musealizzati, l’impiego
performativo delle categorie della storia dell’arte europea (archeologie
romana, paleocristiana, «musulmana» –oggi sostituito con «islamica» –,
arti e tradizioni «popolari», civiltà…) e di una antropologia segnata
dal paradigma evoluzionista hanno creato delle gerarchie implicite…
Bisogna ricordarsi che la nascita delle discipline dedicate a questi
campi, e soprattutto la loro istituzionalizzazione, si è svolta nel
contesto della crescita quindi dell’apogeo del colonialismo; queste
interferenze hanno pesato gravemente, non solo sulla gerarchizzazione
tra culture europee e maghrebine, ma anche nella stessa costituzione
delle collezioni. Il contesto attuale, quello dell’era post-coloniale, invita a ripensare la qualificazione di questi oggetti e il funzionamento dei musei ereditati o rimodellati…
La seconda sezione è dedicata alle arti visive, secondo un approccio
allo stesso tempo storico e contemporaneo. Essa riguarda le produzioni
artistiche nel contesto coloniale e l’arte contemporanea nel suo legame
con i paesi presi in considerazione. La sfida è quella di rivedere le
nozioni di eredità e di essenzialismo proprie alle produzioni artistiche
dette postcoloniali. Per ragioni legate alla semplificazione, alla
comunicazione o a questioni economiche, è un fatto che sia le opere del
passato che quelle contemporanee sono sempre esaminate nella loro
relazione con le identità e la cultura delle comunità d’origine dei loro
produttori. Tuttavia è ormai acquisito che l’identità coloniale non può
essere definita una volta per tutte, e che anzi essa non smette mai
diridefinirsi. Gli artisti ne hanno espresso l’esperienza secondo
modalità creative molto varie. È d’obbligo constatare, sulla scia della
svolta antropologica che oggi caratterizza il campo dell’arte, che il
funzionamento e l’eredità di questi processi identitari hanno svolto e
svolgono un ruolo centrale nel procedimento creativo e nel modo in cui
esso è recepito.
Che si tratti del tentativo di creare delle «scuole», chiaramente
intendendo il termine nel duplice senso di strutture di insegnamento, ma
soprattutto di gruppi di artisti legati a un territorio (scuola di
Algeri, scuola di Tunisi, artisti italiani di Tunisia…), oppure al
contrario di un incessante sradicamento legato a esili e migrazioni che
hanno riguardato un gran numero di individui stretti nella morsa della
storia e delle sue vicissitudini –si pensi in particolare al modo in cui
le identità sono state fissate e ridotte a denominatori comuni quali
per esempio «arabo», «bianco», «ebreo», «pieds-noirs», «roumi» –, in un
caso e nell’altro, gli artisti non hanno potuto sfuggire
all’assegnazione «all’origine», mentre proprio lo sradicamento si rivela
un’esperienza che origina un nuovo modo di esistenza il quale alimenta
abbondantemente le loro pratiche. Nell’ambito dell’arte contemporanea,
la più recente scena artistica internazionale ha reiterato questo
schema, riportando gli artisti della diaspora o usciti dalla migrazione a
un regionalismo «maghrebino» di cui le loro opere conterrebbero gli
indizi culturali. I criteri estetici di giudizio artisticosembrano non
riguardare queste opere, spesso anch’esse classificate sotto l’etichetta
«postcoloniale».
La duplice prospettiva che qui si propone permette di stabilire
continuità con processi più antichi, quale l’orientalismo, che non ha
atteso la colonizzazione per svilupparsi e si è agevolmente mutato in
«arte coloniale», concetto particolarmente elaborato in Italia tra le
due guerre, come attestano le Mostre internazionali d’Arte coloniale di
Roma (1931) e di Napoli (1934), mentre Jean Alazard organizzauna sezione
algerina che riunisce artisti occidentali e arti indigene. Negli
sguardi coloniali francese e italiano esistono delle convergenze,
malgrado essi poggino su diversi fondamenti ideologici. L’arte coloniale
commissionata dalle istituzioni, le borse di studio per viaggi, le
scenografie ufficiali, ecc.: tutto questo rappresenta un campo di
ricerca immenso, appena sfiorato da letture storiche talvolta riduttive
nella loro visione binaria, o nella loro incapacità di guardare queste
arti diversamente da mera «propaganda».
Conviene proseguire il procedimento demistificatorio dell’Orientalismodi
Said, combinando analisi dei valori estetici e letture geopolitiche. E
oggi è opportuno e necessario sottoporre l’intenzione di Edward Said a
una lettura del sottotesto. Decostruire le rappresentazioni dell’altro
non significa che l’altro «convocato» esista. Quanto a lui, il sistema
dell’arte perpetua questa finzione. Perché? Ci troviamo qui al cuore
delle rappresentazioni che il pensiero postcoloniale e gli artisti
contemporanei tentano di «esporre». Da questi ultimi spesso ci si
attende ancora l’espressione di una nota «originaria», in continuità con
categorie identitarie da cui essi partono per svolgere un lavoro
critico. Ma anche questo «essenzialismo strategico» mostra i suoi
limiti.
La terza sezione associa tre campi di ricerca, dai numerosi intrecci,
che sono anche quelli meglio esplorati: i transfert architettonici, la
colonizzazione archeologica, l’«invenzione» e gli usi dei patrimoni, il
contributo della documentazione nord-africana alla nascita delle
discipline storiche (storia antica, archeologia, epigrafia).
Un’impressionante serie di lavori, condotti sotto la direzione di Ezio
Godoli, ha messo in luce il ruolo degli architetti italiani in tutti i
paesi della costa orientale e meridionale del Mediterraneo; alcuni
programmi di ricerca Euromed Heritage hanno indagato i patrimoni
euro-mediterranei; l’IRMC ha condotto dei programmi sui legami tra
patrimonializzazione e creazione architettonica… La questione delle
identità e della modernità è stata privilegiata nei dibattiti
sull’«arabisance» o sul neo-moresco, sul fantasma di una «architettura
mediterranea» o «razionalista», sull’architettura utopica dei progetti
architettonici e urbani nelle colonie, soprattutto italiane… Tuttavia
restano da esplorare molti fondi d’archivio, così come restano da
scoprire o da conoscere meglio figure di architetti, archeologi o altri
attori nel settore del patrimonio; alcuni laboratori universitari
tunisini, algerini e marocchini sono nati intorno a questi temi: sono
state condotte o sono in corso ricerche a livello dottorale sul museo
delle belle arti di Algeri, sulla storia dell’archeologia nel Maghreb,
su Prosper Ricard, che ha studiato le «arti indigene» dal Marocco alla
Libia, ecc. Sembra pertanto che qui la rilettura postcoloniale
possa poggiare su lavori importanti, i cui procedimenti restano però
talvolta troppo essenzialisti, in ragione degli investimenti identitari e
ideologici che vi si inscrivono. Ne consegue che gli orientamenti
auspicati per questa sezione sono: l’identificazione dei processi in
opera nella produzione di architetture ibride (e questo sin da prima
della colonizzazione); le riflessioni sull’impatto effettivo di questi
studi sugli architetti che hanno lavorato in territori colonizzati; il
ruolo degli intermediari nei vari periodi; la trasmissione di competenze
tra sistemi coloniali e nazionali; le reinvenzioni –per non dire
riciclaggi politicamente corretti –delle creazioni di epoca coloniale;
il ruolo complesso delle istituzioni coloniali nella
patrimonializzazione; la riappropriazione dopo le indipendenze… Se,
molto rapidamente per evidenti ragioni politiche ed economiche, questi
tre campi –architettura, archeologia e patrimonio, propizi
all’espressione identitaria –sono stati oggetto dell’attenzione delle
istanze gerenti questi territori, le funzioni che oggi sono loro
assegnate restano centrali, poiché riguardano allo stesso tempo le
identità ricostruite e gli stereotipi turistici. Il turismo, nato
anch’esso in situazione coloniale, pesa in effetti molto sulle
rappresentazioni, a seconda dei paesi, a partire dalle indipendenze.
Tali interrogativi vorrebbero capovolgere gli approcci a senso unico che
perpetuano uno schema centro/periferia e illuminare le implicazioni che
si sono prodotte di ritorno nell’architettura, nei saperi accademici
dell’archeologia e delle scienze umane in generale, nella qualificazione
degli oggetti patrimoniali.
Le lingue del convegno saranno l’inglese, l’arabo, il francese e
l’italiano.Le proposte dovranno prevedere un titolo e una breve
illustrazione del contenuto (lunghezza massima pari a 3000 battute),
così comeuna biografia di lunghezza massima pari a 350 battute; in caso
di proposte in arabo, si allegherà anche un riassunto in francese o in
inglese. Le proposte per le tre sessioni del convegnodovranno essere
inviate, entro il 15 luglio 2014, a:
colloques@ecoledulouvre.fr
Una rispostasarà dataa fine settembrea tutte le proposte.
Coordinamento: Dominique Jarrassé.